Vu la dispersion des voix de gauche aux dernières européennes, ce n’est pas un luxe, c’est certain et Robert Hue est conscient que le même schéma a toutes les chances de se répéter l’an prochain aux élections régionales. Pour autant, pour lui, rien n’est perdu : il rassemble, un par un, ceux qui o nt compris que dans union rien ne sera possible. Et parmi les signataires de sa tribune figurent quelques proches au sein du Nouvel espace progressiste, comme les socialistes Jean-Pierre Bel et Julien Dray mais aussi des lieutenants déçus de Ségolène Royal, Aurélie Filippetti, le maire de Dijon, François Rebsamen et même Vincent Peillon.
Pour eux, sans nul doute, la gauche est «morcelée, fatiguée, manquant d’imagination» et elle paie très cher «ses divisions et ses clivages dépassés». Déplorant que «de là viennent les sectarismes et les querelles intestines qui s’étalent dans les médias et font le désespoir du peuple de gauche», ils comptent tous rebondir à la faveur de la crise économique et sociale actuelle qui pourrait conforter leurs thèses. Un paradoxe …
«Il est urgent que la gauche se sorte de l'impasse où elle s'est laissée enfermer»
Voilà en substance le précepte de ce mouvement encore hétéroclite en pleine gestation. Un mouvement qui n’a de cesse que jeter les bases d'une mutualisation des forces de gauche.
Chacun sait, dans tous les mouvements d’opposition, que le PS, seul, n'a pas les épaules suffisamment larges pour prétendre être une force à la fois propulsive et alternative d’un progressisme nouveau.
Alors Robert Hue prend son temps, se hâte, certes mais lentement, préconise ici d'oublier les sommets, là de rassembler la base. Car il sait plus que d’autres apparemment que c’est en misant sur «le capital militant» des partis de gauche et « dans les associations, les collectifs, la société civile, … « que se trouvent ces millions de femmes et d'hommes qui sont aujourd’hui en quête d’un nouvel espace politique.