Georges CRISTIANI, maire de Mimet, porte la voix de ses collègues : « Nous voulons que notre projet d'Etablissement Public pour l'Aire Métropolitaine soit étudié par le Parlement plutôt que la gigantesque Métropole annoncée. Nous proposons pour la nouvelle structure métropolitaine dans les Bouches-du-Rhône les mêmes compétences et le même statut que le grand Paris. Le Premier Ministre préfère une Métropole coûteuse de plus de 10 000 fonctionnaires qui gèreront 38 compétences. Ce sera encore un niveau supplémentaire de Conseillers Métropolitains. »
Les Maires réclament la prise en considération par le Gouvernement d'une organisation alternative, moins intégrationniste et tentaculaire que l'énorme métropole marseillaise, que le Premier ministre entend imposer par la loi.
Georges CRISTIANI reste persuadé que la volonté gouvernementale n'aboutira pas contre l'avis des maires et des habitants qu'ils représentent : « La présentation du texte en Conseil des Ministres est une simple formalité qui n'engage rien ». D'ores et déjà, les maires affutent leurs armes dans la perspective du débat programmé au Sénat à partir du 27 mai.
Ils ont donc décidé de battre le rappel des 24 parlementaires des Bouches-du-Rhône, en allant à leur rencontre dans chacune de leur circonscription, afin de leur demander de se positionner.
Le maire d'Eguilles, Robert DAGORNE va droit au but : « Il ne faut pas qu'ils oublient que les maires contribuent beaucoup à leur élection, particulièrement les sénateurs.
Celles et ceux qui voteront la loi n'auront pas notre soutien et nous saurons le dire aux électeurs ».
A gauche, les députés Vincent BURRONI, Gaby CHARROUX, Jean-David CIOT et Jean-Pierre MAGGI ainsi que les sénateurs Isabelle PASQUET, Jean-Noël GUERINI et Roland POVINELLI se sont déclarés aux côtés des maires.
A droite, la sénatrice Sophie JOISSAINS et le député Bernard REYNES ont déjà annoncé qu'ils ne voteraient pas la loi.
Le député de la XV circonscription, qui redoute que la métropole marseillaise sonne le glas de la ruralité dans les Bouches-du-Rhône, est volontaire pour porter les amendements des maires et convaincre ses collègues.
Les maires des Bouches-du-Rhône peuvent aussi compter sur la mobilisation des parlementaires socialistes : « Compte tenu que ce projet de loi reprend mot pour mot, mais en le durcissant, le texte défendu par le Gouvernement SARKOSY en 2010, auquel s'était opposée toute la gauche, certains de nos collègues devraient être réticents, quitte à se renier, pour voter sans état d'âme et seulement 3 ans après un projet identique, sous le seul prétexte qu'il est défendu par le Gouvernement de François HOLLANDE ».
Dans ce contexte, l'Union des Maires et des Présidents d'Intercommunalités des Bouches-du-Rhône a l'intention de multiplier les contacts et les initiatives au niveau national.
Magali GIOVANNANGELI, Présidente de l'agglomération d'Aubagne, résume la position générale : « Nous savons que le cas spécifique de la métropole marseillaise ne pourrait pas suffire à convaincre la majorité des députés et des sénateurs. Mais le texte global de la loi dans laquelle est intégrée la métropole marseillaise, fait l'objet d'un débat et suscite globalement de nombreuses oppositions, même de la part de responsables de gauche de premier plan. La messe n'est donc pas dite. L'unanimité des 109 maires des Bouches-du-Rhône aura raison d'un clan marseillais exclusivement centré sur lui-même et prêt pour accuser son chien en disant qu'il a la rage ».