Depuis 1990, l'IAU Île-de-France établit un inventaire des espaces verts et boisés ouverts au public. Cet inventaire est élaboré à partir d’une enquête adressée aux communes et aux départements d’Île-de-France, tous les quatre ans. Le 21 juin, l’IAU ÎdF a lancé sa sixième enquête. Ce suivi dans le temps permet d’observer et d’analyser la politique d’ouverture au public de ces espaces de ressourcement pour les Franciliens.
Un virage inquiétant
L’enquête précédente de 2009 a montré qu’après 30 ans d’augmentation du nombre de m² par habitant, la politique des espaces verts publics entrait dans une nouvelle phase. Un ralentissement de la création d’espaces verts, conjugué à une augmentation globale de la population francilienne, s’était soldé par une évolution négative sur les dix dernières années. Ainsi cette évolution est devenue négative pour six départements sur huit. Seul, Paris restait quasi stable avec une évolution de 0,5%, tandis que la Seine-et-Marne voyait son ratio augmenter de près de 18%. L’effet de ce ralentissement a été atténué par le maintien de l’offre globale et par la réduction de certaines zones de carence. Les communes présentant un ratio de moins de 1m²/hab d’espaces verts ouverts au public n’étaient plus que 10 en 2009 contre 13 en 2001. Malgré tout, cette régression est d’autant plus préoccupante en période de tension sur les finances publiques que la demande des citadins et la ville durable appellent au contraire au développement des espaces verts sous toutes leurs formes.
Suivre cette évolution
Le nouvel inventaire va permettre de suivre l’évolution du nombre de m² ouverts au public, leur statut d’ouverture (du jardin public au jardin privé sous contrat d’ouverture), les propriétaires et gestionnaires multiples qui font vivre ces espaces au quotidien (Office national des forêts, Agence des Espaces verts, Conseils généraux, intercommunalités, communes, associations, etc.). Il précisera le type d’espaces verts créés, reflétant la demande éclectique des Franciliens (jardin et parc, espace naturel à caractère pédagogique, parc sportif, forêt, etc.), qui, associés à des espaces linéaires (mail, promenade plantée, coulée verte, berges aménagées) forment une trame qui innerve l’agglomération. Cette nouvelle enquête va être enrichie d’éléments nouveaux en prenant en compte les jardins associatifs (familiaux, partagés et d’insertion) avec l’aide de l’INRA, ainsi que d’une évaluation de l’objectif Zéro pesticide en collaboration avec Natureparif.
L’inventaire sera arrêté au 31 décembre 2013 et les résultats publiés en 2014.