Quatre avocats ont plaidé avec une belle unanimité: dans cette affaire, les parties civiles ont été lésées au profit d'une querelle politique entre deux ennemis, Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin. Les autres, "tout le monde s'en fiche", lâche l'avocat de Patrick Goubert.
Le bal s'ouvre avec Me Poynard, l'avocat d'Alain Gomez, ex-PDG de Thomson. Jean-Louis Gergorin est très vite pris pour cible. "Le corbeau n'est pas un petit dénonciateur de province mais une personne bardée de diplômes qui a réussi un tour de force inouï, réunir le gratin politique et médiatique autour de ce dossier", estime l'avocat. Celui-ci, en soulignant les compétences intellectuelles de l'ex-numéro trois d'EADS, veut démontrer l'absurdité de la défense choisie par ce dernier. "Sa thèse de la bonne foi est pitoyable, argue-t-il. Il tente une opération de blanchiment du mensonge." Pour Me Poynard, la version qui consiste à dire que la source lui a fourni les informations et a mis, parmi les listings et de son propre chef, "la quasi-totalité des gens que Jean-Louis Gergorin n'aime pas" ne tient pas la route. "Aujourd'hui encore, cet homme joue la carte de se faire passer pour un déséquilibré."
La "motocrotte de la diffamation parisienne"
A la barre, l'avocat du milliardaire Arcadi Gaydamak, Me Goldanel, refait le procès de la presse. "J'ai l'honneur de défendre l'un des hommes les plus calomniés de France", déclare-t-il. Dans cette affaire, "on a instrumentalisé les médias et la justice qui travaillent, hélas, en binôme!" Abandonnant la culpabilité des médias, il se perd alors dans une autre affaire, celle de l'Angolagate, à laquelle est rattaché son client. Et de se faire rappeler à l'ordre par le président.
Les chiffres
Les requêtes des avocats, au premier jour des plaidoiries des parties civiles, ont atteint plus d'1,3 million d'euros à répartir entre les différents prévenus.