Bien évidemment, le gouvernement s'est fixé pour objectif de présenter, courant septembre, un projet de loi en Conseil des ministres. Mais l’équation est complexe car, parallèlement, la loi de finances 2010 devrait réviser le système des finances locales, avec notamment la suppression de la taxe professionnelle.
Il faut pourtant avancer
Le « big bang territorial » n’est pas encore un pari gagné même si l’idée de créer des "conseillers territoriaux" en lieu et place des conseillers régionaux et généraux est logique, saine et économique. Elle viendrait du même coup signer la fin de certaines baronnies et de certains ‘systèmes’ et se heurte donc déjà depuis plusieurs mois à l'opposition des élus de tous bords. A bon droit et juste raison, Dominique Perben a dû tirer le "signal d'alarme" contre le risque qu'une "réforme a minima" ne soit l’issue de cette longue concertation, précisant d’ores et déjà : "attention, cela commence mal!". Fin juin, à Versailles, Nicolas Sarkozy avait pourtant averti : "nous ne nous déroberons pas devant la réduction du nombre des élus régionaux et départementaux". Mais sans surprise c'est précisément cette mesure-phare qui cristallise l'opposition d’autant qu’elle nécessiterait également une réforme des modes de scrutin, cantonal comme régional.
Aucun mot n’est assez fort à gauche
« Ce projet va à l'encontre des objectifs d'économies visés et coûterait plus cher que les auteurs ne l'ont prévu (entre 100 et 150 millions, contre 70) » objecte le président (PS) de l'Assemblée des départements de France (ADF), Claudy Lebreton, dont la calculette a visiblement souffert de la canicule et qui ne semble être capable de faire que des calculs de court terme.
Il a raison, en revanche, de préconiser que soient indemnisés les conseillers territoriaux devenus politiques à temps complet, tout comme les conseillers des futures intercommunalités et métropoles régionales.
Le hic post big bang c’est la délicate question du mode d'élection des conseillers territoriaux qui devraient être désignés en 2014. Cette question a été laissée en suspens, pour l’instant, car tous sont conscients que c’est elle qui pourrait exacerber l'amertume des élus.