Il n’est pas facile de changer les comportements mais la voiture n’a pas une place prioritaire dans la ville ! Il y a trente ans une famille possédait une voiture, plus récemment deux et maintenant la moyenne se rapproche de trois et cela pose un vrai problème lorsqu’une ville comme Boulogne sur Mer, qui a la densité d’une ville de 4000 habitants, compte pas moins de 44000 Boulonnais.
Malgré cela Frédéric Cuvillier désire que la place au pied des remparts reste la même qu’il y a deux siècles, un endroit de partage, de convivialité au cœur de la communauté. Depuis que je suis élu j’ai fait revenir en cœur de ville les plus prestigieuses enseignes : Pinder, Amar, La Piste aux Etoile, Medrano et bientôt un autre géant itinérant, dont le nom ne sera dévoilé que dans quelques jours, viendra monter sa structure dans notre ville.
Planter un chapiteau de 48 mètres de diamètre sur une place de 32 relève du défi mais n’est pas insurmontable, après tout un trottoir et deux réverbères peuvent se retrouver sous la toile.
Afin de pallier aux possibilités de subventions et de souplesse de fonctionnement j’ai créé avec l’aide de passionnés l’association Nord Circus qui intervient pour l’accueil, l’organisation, la prise de contact avec les établissements scolaires, mais aussi veille à la qualité de vie des animaux, à la qualité du spectacle, nous veillons scrupuleusement au contrôle des divers documents administratifs… Nord Circus c’est dix bénévoles qui sont sans cesse en déplacement et qui sillonnent l’Europe pour voir les plus beaux spectacles de cirque, les plus belles fêtes afin de pouvoir proposer diversité et qualité ! Est-il normal de repousser aux portes de nos villes des entreprises qui investissent sur notre territoire, et qui plus est nous font rêver avec des spectacles itinérants gratuits pour la ville qui les accueille, sachant que ceux-ci doivent honorer un droit de place pour nous avoir apporté ce bonheur… Un seul convoi routier d’un beau cirque peut valoir jusqu’à 300 000 euros, c’est un peu dommage de continuer à traiter ces individus comme des voleurs de poules. Il est vrai que ces entrepreneurs doivent être aux normes mais c’est notre devoir de les aider, de les accueillir et de laisser nos plus belles places à ces artistes du voyage.
Le cirque ne peut fonctionner que si le chapiteau et les animaux sont visibles, un cirque en périphérie ou dans un parc d’expositions voit sa recette considérablement réduite, un exemple pour illustrer ce propos : un grand cirque à Boulogne sur mer en cœur de ville a fait complet durant ses 5 séances comptant à chacune des représentations 1500 spectateurs, le même établissement à Limoges ( 3 fois plus d’habitants) peine à réaliser cent entrées payantes un samedi après-midi, celui-ci se trouvait aux portes de la ville ! Notre expérience de deux années en tant qu’association nous permet de gérer l’entrée des convois en ville en leur autorisant l’accès entre 01h00 et 06h00 ceci afin de ne pas gêner la circulation et d’éviter d’énormes ralentissements. Et récemment pour annoncer l’arrivée du cirque La Piste aux Etoiles nous avons recréé une parade avec artistes et animaux, le succès rencontré aura sûrement eu des retombées aux guichets du cirque.
Que notre modeste expérience puisse décider quelques villes à redevenir comme nous une ville d’accueil pour les cirques.
Vive le cirque (en cœur de ville) !
Jacky Lebas