Il devait ensuite s'envoler pour la Lozère afin de visiter certains des dispositifs imaginés pour y maintenir les services publics, dont une "borne emploi" et un "espace public numérique" dans le canton de Fournels, ainsi qu'une "maison médicale" à Saint-Alban sur Limagnole.
La charte impose une obligation de "diagnostic", "dans chaque département, l'Etat, le conseil général et l'association des maires devront dresser ensemble le bilan des services disponibles et des besoins des usagers", et surtout de "concertation". "Avant toute décision, chacun doit pouvoir (...) faire part de son avis" et "il reviendra au préfet d'animer cette concertation", a expliqué Dominique de Villepin.
Pour garantir l'accès aux services publics, il faut, selon lui, s'"appuyer sur les nouvelles technologies" telles qu'Internet, mais aussi "faire preuve de pragmatisme et étudier toutes les formules qui peuvent être efficaces et équitables, que ce soit le regroupement, la mutualisation ou la dématérialisation". Parmi les pistes envisagées figure ainsi la création de points-relais chez des commerçants, qui permettraient par exemple d'envoyer une lettre recommandée via son boulanger.
"Quelle que soit la décision retenue (...) le seul objectif c'est d'améliorer le service public rendu aux usagers", a insisté le chef du gouvernement.
Quelque 20 millions d'euros seront consacrés en 2006 au financement des "projets de services publics portés par les collectivités". "S'y ajouteront 20 millions d'euros supplémentaires du fonds national de développement et d'aménagement du territoire", a-t-il précisé.
Par ailleurs, Dominique de Villepin a décidé que "l'Etat aiderait dès 2007 les 3.500 communes qui ne seraient pas encore couvertes par l'ADSL (Internet à haut débit) à acquérir l'équipement nécessaire". "Le complément apporté par l'Etat sera très significatif, jusqu'à 80% pour les communes de très petite taille et financièrement défavorisées", a promis le chef du gouvernement.
Cette charte doit mettre fin aux "décisions brutales de réorganisation qui ont traumatisé pendant des années les maires", s'est félicité Jacques Pelissard, président de l'Association des maires de France. "L'AMF sera très vigilante sur l'application concrète des engagements nationaux" et le déblocage des fonds, a-t-il prévenu. "C'est à ces conditions qu'il sera possible de redonner confiance aux élus".