Au programme : une meilleure connaissance du mode de dispersion des larves du « bénitier rouleur », coquillage prisé par la population locale qu’il est nécessaire de préserver, et le suivi des mouillages écologiques, un procédé innovant d’ancrage non impactant pour les fonds sous-marins.
> Les premières AMP en cogestion
Suite à l’inscription du lagon calédonien sur la Liste du Patrimoine mondial en 2008, les provinces Nord et Sud ont souhaité renforcer leurs outils de gestion des espaces lagonaires. En collaboration avec la province Nord et les tribus côtières de Hienghène et Pouébo, les 3 premières aires marines en cogestion ont vu le jour fin 2009, couvrant un total de 12.785 ha intégralement compris dans le site inscrit par l’UNESCO. Les plans de gestion, élaborés par les comités locaux et qui ont bénéficié de l’appui du WWF, ont notamment révélé l’urgence de restaurer une ressource surexploitée, le « bénitier rouleur ».
> Deux objectifs : sauvegarder le bénitier rouleur et veiller au maintien des mouillages écologiques
Le WWF, en partenariat avec l’IRD (L'Institut de recherche pour le développement), a réalisé une étude génétique du bénitier rouleur, coquillage dont la chair très riche en protéines est largement consommée par la population locale et dont la surpêche menace grandement l’espèce. L’étude, qui se concentre sur le mode de dispersion des larves et dont les résultats définitifs sont attendus pour la fin de l’année, permettra d’identifier les conditions nécessaires à la réalisation d’opérations de réensemencement réussies dans le milieu naturel.
Par ailleurs, on a pu constater que les mouillages écologiques installés sur les AMP de Hienghene et Pouébo avaient bien résisté aux fortes intempéries de Décembre dernier (tempête Freda) et qu’ils étaient bien fréquentés des surfeurs et plongeurs qui se rendent dans les passes. Grâce à ce nouveau système d’ancrage unique et pérenne, l’impact sur les fonds sous-marins est extrêmement réduit (quelques cm2 d’emprise seulement) et les récifs coralliens sont préservés des dégâts importants causés par le ragage des mouillages traditionnels.
Grâce au soutien du Ministère de l’Outre-mer dans le cadre de l’IFRECOR (Initiative française pour la préservation des récifs coralliens) et de l’entreprise Crème de la Mer, qui n’a pas hésité à apporter sa contribution active à cette initiative, le projet a réussi à restaurer le lien gagnant-gagnant entre l’homme et la nature. Il est la démonstration d’une rencontre réussie entre l’expertise scientifique et les savoirs traditionnels des populations locales, dans l’objectif de préserver et valoriser la biodiversité marine des AMP Nord-est de Nouvelle-Calédonie.