Sur les scénarios énergétiques: la France doit respecter ses engagements et porter des positions volontaristes pour l’avenir
Tout scénario qui ne permettrait pas de remplir les engagements actuels internationaux (division par 4 des émissions globales de gaz à effet de serre), européens (3 * 20 en 2020), français (amélioration annuelle de l’efficacité énergétique dans la loi énergie de 2005, réduction de la part du nucléaire à 50 % en 2025) est à proscrire. Le gouvernement français doit confirmer ces engagements déjà pris et aller plus loin. Il doit porter des positions volontaristes (division par deux des consommations énergétiques finales en 2050, triples objectifs contraignants en 2030), notamment en vue de la conférence des Parties sur le climat en 2015 à Paris.
Sur les coûts et bénéfices: les scénarios les plus ambitieux sont rentables à court et long terme
Il faut casser le mythe: la mise en œuvre des scénarios énergétiques ambitieux, notamment en termes de maîtrise de la demande énergétique, n’exige pas des investissements supplémentaires trop conséquents. Par exemple, pour les scénarios comme celui proposé par l’ADEME, ces investissements sont de + 8 Mds€/an à l’horizon 2020 et + 1 Mds€/an en 2030. Ils permettent de gagner, toujours par rapport à des scénarios peu ambitieux, 5 Mds€/an sur la facture énergétique en 2020 et 10 Mds€/an en 2030. Les scénarios ambitieux se rentabilisent en moins de 15 ans et permettent même d’économiser jusqu’à 145 Mds€/an sur la facture énergétique en 2050. Et encore, ce bilan très positif ne prend pas en compte les effets d’entrainement, grâce à la réduction des consommations d’énergie, aux emplois créées ou sauvegardés. Les études macro-économiques présentées au cours du débat convergent sur des gains d’emplois potentiels très positifs, avec, pour les scénarios les plus ambitieux, + 630000 emplois en 2030 selon le CNRS et + 740 000 emplois en 2050 d’après l’OFCE et l’ADEME.
Sur les financements: des propositions ambitieuses font consensus
De nombreuses propositions font consensus et peuvent donc être mises en œuvre rapidement par le gouvernement.Citons notamment:
- La mobilisation d’une plus grande part de la collecte de l’épargne réglementée (LDD et livret A) au profit du financement d’investissements de la transition énergétique;
- Faire de la Banque publique d’investissement (BPI) un outil central du financement de la transition énergétique pour nos entreprises, via une doctrine d’intervention renforcée et des financements supplémentaires dédiés;
-Favoriser le développement des circuits courts de financement sur les territoires;
- Disposer rapidement d’un financement dédié à la rénovation énergétique, un « KFW à la française »;
- Etudier la création d’une Société de Financement de la Transition, nouveau dispositif qui permettrait notamment de relancer les investissements, financer à bas coût les projets des acteurs publics ou des énergies renouvelables.