Si de nombreux acteurs voient dans la table ronde "Economie circulaire" une opportunité pour faire des déchets une ressource, les associations alertent sur l’urgence à agir à la source du problème. A l’instar de la transition énergétique, l’économie circulaire doit être avant tout basée sur la sobriété et l’efficacité dans l’utilisation des ressources et de l’énergie, et permettre la réutilisation de produits et matériaux exempts de toxicité. Les mesures palliatives visant à créer de la richesse à partir d’un déchet évitable sont à bannir du champ de l’économie circulaire.
Les associations attendent donc l’inscription de mesures fortes à la Feuille de route, en particulier concernant :
• L’éco-conception et l’allongement de la durée de vie des produits
• Le tri à la source et la valorisation des déchets organiques
• Le développement des filières de réparation, réutilisation et réemploi
"Une de nos priorités est d’obtenir des objectifs chiffrés de réduction tant en terme de ressources prélevées que de déchets générés. Nous ne nous satisferons pas d’engagements volontaires de la part de professionnels qui ne voient l’économie circulaire que comme une opportunité pour trouver des débouchés économiques à leurs déchets et non une opportunité pour rendre nos modes de production compatibles avec les limites de la planète" explique Camille Lecomte, chargée de campagne Modes de production et de consommation responsables aux Amis de la Terre.
Il est temps de sortir des incantations politico-juridiques et d’entrer dans le concret : le cadre économique, fiscal et règlementaire est aujourd'hui structurellement favorable aux logiques linéaires. Il est indispensable de pénaliser fortement les filières qui favorisent le jetable et le gaspillage, et de faciliter les logiques de boucle.
"La dette la plus importante que nous ayons à payer n'est pas financière mais environnementale, à l'égard des générations futures. Notre système économique libéral basé sur la croissance arrive en bout de course : si l'économie circulaire n'était qu'une adaptation du système actuel pour retarder l'échéance d'un changement profond de nos modes de production et de consommation, la solution pourrait s'avérer pire que le mal. Ne ratons pas l'opportunité qui nous est donnée" conclut Delphine Lévi Alvarès, chargée de campagne au Cniid.