La semaine prochaine, à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, se tiendront à Bonn d'importantes négociations dans le cadre des pourparlers sur le changement climatique au sein des Nations Unies. Le FIDA souhaite que les effets du changement climatique auxquels se trouvent confrontés les petits agriculteurs soient davantage pris en considération et que ces derniers bénéficient d'une assistance accrue pour relever ce défi.
"Dans ce contexte, un groupe de populations est vraiment important mais demeure presque invisible dans les débats mondiaux sur le changement climatique. Il s'agit des petits agriculteurs", dit le Président du FIDA Kanayo F. Nwanze. "Les petits agriculteurs sont les premiers à subir les effets du changement climatique et ont besoin que des mesures soient prises sans tarder afin de renforcer leur résilience à la crise climatique."
Même si les petits agriculteurs ne prennent pas part aux négociations sur le climat qui se tiendront à Bonn, ils sont conscients des effets qu'a le changement climatique sur leur existence: multiplication des sécheresses, des inondations, des ouragans, chaleur extrême et élévation du niveau des mers. Dans la plupart des pays en développement, les petits agriculteurs et leurs familles sont les plus touchés mais les moins capables de s'adapter.
"Ce dont les petits agriculteurs ont besoin, c'est que le rôle qu'ils peuvent et doivent jouer dans la solution apportée aux effets du changement climatique soit reconnu dans la concertation à l'échelle mondiale" dit Elwyn Grainger-Jones, Division environnement et climat du FIDA. "Ajoutez à cela un effort d'envergure au niveau des pays afin d'exploiter les potentialités qu'ont les petits agriculteurs pour faire face à la crise climatique tout en les aidant à passer d'une activité de subsistance à une activité rentable et durable. Le FIDA continuera à remplir son rôle d'appui en ce sens."
Le FIDA prend ce défi au sérieux. Son nouveau Programme d'adaptation de l'agriculture paysanne (ASAP) est désormais le premier fonds, au niveau mondial, dont la finalité est de favoriser l'adaptation des petits agriculteurs au changement climatique. En conjuguant des stratégies de développement rural "sans regret" testées et éprouvées et des savoir-faire traditionnels et modernes en matière d'adaptation, l'ASAP contribue à renforcer la résilience au changement climatique dans les nouveaux investissements du FIDA, qui s’élèvent à un milliard d’USD par an environ.
Ainsi, au Kenya, les générateurs Flexi-Biogas permettent aux familles rurales d'économiser, de réduire le déboisement et de disposer de l'énergie dont leurs foyers ont tant besoin. Au Burkina Faso, le programme "Reverdir le Sahel", appuyé par le FIDA, a permis de lutter contre la désertification et, partant, d'améliorer le rendement des cultures, de renforcer la résistance à la sécheresse et d'accroître les revenus des communautés locales.
“Lorsque les générations futures se tourneront vers ce que nous avons fait, il se peut qu'elles passent en revue les occasions manquées” ajoute Nwanze. "Ne ratons pas l'occasion de permettre à 500 millions de petites exploitations – dont plus de 2 milliards de personnes tirent leurs moyens d'existence – de mieux résister aux chocs du changement climatique et de se libérer par eux-mêmes de la pauvreté."