Sous le thème «Preparing to bid and bidding to win», le rendez-vous international CITYevents a tenu toutes ses promesses tant en matière de partage d’expériences et de projets, d’échanges, que de networking, et ce tant grâce à des intervenants de niveau international, qu’à un public de grande qualité !
Une candidature : un projet aux enjeux multiples
La première séance plénière donne le ton. Martin KALLEN (Président de l’UEFA EURO 2004, 2008, 2012 et 2016) et Michael R. PAYNE (Ancien Directeur Marketing du Comité International Olympique et conseiller du PDG de la F1) ont partagé avec les participants leur expérience et leur vision. «L’exercice de la candidature à l’accueil d’un événement sportif a bien évolué, mais ne se résume pas à un simple concours de beauté technique» déclare Michael R. PAYNE qui a l’expérience de nombreuses candidatures. Il ajoute que la qualité des infrastructures hôtelières et le nombre de restaurants étoilés ne suffi sent plus pour remporter une candidature. Tout simplement car l’impact politique et les enjeux médiatiques sont aujourd’hui beaucoup plus importants. À ce titre, quelques minutes auparavant, Martin KALLEN déclarait : «Il faut voir les grands événements comme un investissement […] Il faut dorénavant penser à la fois à l’intérieur de l’événement, mais aussi à l’extérieur.» Michael R. PAYNE appuie ces propos en expliquant le cas de Londres qu’il a suivi de près. Il nous confi e avoir déclaré à l’équipe organisatrice : «Vous ne pourrez jamais gagner contre Paris si c’est un examen technique.
Vous devez présenter une vision». Et Londres a alors eu l’idée de mettre en avant la jeunesse. Une candidature, c’est avant tout une histoire et un projet de territoire qui doit laisser un héritage et profiter à l’ensemble des acteurs et populations locales.
Le lendemain matin, villes et organisateurs d’événements sportifs sont à la tribune pour partager et débattre sur leurs expériences respectives. Ainsi, Londres – Ville hôte des Jeux Olympiques 2012 – en la présence du Directeur des Grands événements Iain Edmondson, nous dévoile une impressionnante stratégie en matière d’accueil d’événements sportifs. Une tactique payante permettant à la capitale britannique, baptisée « Londres, maison des sports », d’accueillir non seulement les Jeux mais également un événement sportif majeur chaque année, au moins jusqu’en 2019. Alpaslan Baki Ertekin, Directeur Général de Spor A,S représentant de la ville d’Istanbul, est venu expliquer la politique très active en matière de candidature et d’accueil d’événements sportifs qui a pour objectif de diriger les projecteurs médiatiques sur la Turquie, tout en positionnant le pays au coeur des échanges géopolitiques.
Une candidature, c’est beaucoup de préparation mais pas seulement
Manchester qui a accueilli les Jeux du Commonwealth 2002, Kazan qui accueillera les Championnats du Monde de Natation 2015, Amsterdam qui accueillera les Championnats d’Europe d’Athlétisme 2016, Gwangju candidate à l’accueil des Championnats du Monde de Natation 2019, offrent tour à tour des témoignages clés pour quiconque souhaite candidater à l’accueil d’un grand événement sportif. Pour sa part, Stockholm nous témoigne les bienfaits de leur candidature malheureuse aux Jeux Olympiques de 2004. La capitale suédoise a su tirer profi t de son échec notamment grâce au grand héritage laissé par ce projet. Annika MALHOTRA, Chef de projet Stockholm Events, explique à son tour leur ressenti devant une assistance attentive et enthousiaste : «Même si nous n’avions pas convaincu le CIO, nous nous étions convaincus nous-mêmes !». Annika MALHOTRA précise alors : «Nous avions négligé deux choses : l’opinion publique et la couverture médiatique négative».
La conférence d’ouverture de Martin KALLEN nous fait mesurer l’exigence d’une candidature, mais également l’importance de suivre les procédures avec beaucoup de précision malgré un temps
limité. Il rappelle alors le poids accordé à la qualité du dossier et de la présentation, sachant que des analyses détaillées étaient un «must». En d’autres termes, il précise l’importance de construire une équipe solide et expérimentée pour se lancer dans de tels projets. De son côté, Markiyan LUBKIVSKIJ, Directeur de l’EURO 2012 en Ukraine nous détaille les raisons du succès de la candidature de son pays à l’accueil de l’EURO 2012 et de l’événement en lui-même : « maîtriser le temps et les dépenses, créer un projet évolutif et transposable, être bien compris et accepté à la fois par les visiteurs étrangers et par les populations locales, limiter les changements législatifs et les procédures en place, sans oublier d’identifier clairement les perspectives futures et l’héritage laissé par un tel événement (simplification des contrôles d’immigration, transports publics gratuits, pont aérien entre Kiev et Donetsk). »
La candidature selon les organisateurs d’événements privés « alternatifs » et les Fédérations
La parole est ensuite donnée aux organisateurs d’événements privés «alternatifs» tels que les Iron Man Series, les X-Games ou le Festival International Sport Extrême. Tous démontrent que n’importe quelle ville peut prétendre à l’accueil d’événements sportifs.
Suivis sur le devant de la scène par Sarah LEWIS (Secrétaire Générale de la Fédération Internationale de Ski), Jens Holm (World masters Games Association), Tom DIELEN (Secrétaire Général de la Fédération Internationale de Tir-à-l’arc), Predrag BOGOSAVLJEV (Directeur de la Fédération Internationale de Basket Ball) et Marc VANDENPLAS (FISU). L’ultime table ronde du congrès où chacun d’eux peut exprimer les attentes de sa Fédération en matière de candidature et d’accueil d’événements sportifs internationaux. L’occasion pour elles de préciser «qu’elles ne souhaitent en aucun cas voir se dérouler des compétitions trop agressives, au risque d’altérer les relations avec les villes qui auraient échoué.»
Toutes ont d’ailleurs été d’accord sur la déclaration de Michael R. PAYNE en introduction de CITYevents : «La première question à se poser avant de se lancer dans une candidature à l’accueil des JO est : Pourquoi voulez vous les Jeux?»
CITYevents, Boîte à outils et Networking
Ces témoignages riches sont complétés par les conseils et l’expertise des cabinets spécialisés en matière de candidature ainsi que par la présentation de deux Index : Around The Rings et TSE
Consulting présentent le Sports Cities Index qui classe les villes sportives internationales en fonction des opportunités en matière d’accueil d’événements sportifs ; et le GSI (Global Sports Impacts) de Sportcal qui étudie l’impact et les bénéfi ces de l’accueil de près de 700 événements entre 2007 et 2018. L’étude AISTS recense «Les exigences des Fédérations Internationales pour les futurs événements». Autant d’outils qui font de CITYevents un rendez-vous clé pour imaginer et construire sa future candidature à l’accueil d’un événement sportif international.
Mais l’un des moments forts de cette conférence internationale est sans nul doute la «one-to-one meetings session» qui favorise les rencontres entre fédérations, villes, organisateurs et sponsors, et fait naître des débuts de collaborations très concrets avec plus de 140 rendez-vous organisés en 2 heures ! Une opportunité de networking unique sur ce marché, complétée par la réception FISU au Rolex Learning Center qui voit naître de nombreux échanges professionnels dans une ambiance décontractée.
La 3ème édition de City Events est un réel succès et nous espérons que les villes, les Fédérations Internationales et les acteurs clés du milieu sportifs ont construit une base de coopération pour les grands projets et événements sportifs de demain !
La FISU et GL Events vous donnent d’ores et déjà rendez-vous l’année prochaine, les 13, 14 et 15 Novembre 2013 à Lausanne pour la quatrième édition de CITYevents.