Le résultat, pour les uns et pour les autres, sont peu engageants : une retraite dont le montant pourrait être rogné à due concurrence des pertes sèches enregistrées par ces spéculateurs inconscients ou fous. Le résultat sera aussi un pouvoir d’achat en berne : le renchérissement des produits de consommation figure en bonne place mais l’inévitable effort fiscal qui impose à tous de mettre la main à la poche pèsera lourd dans notre horizon économique comme politique.
Celles de l’Etat bien sûr mais aussi celles des collectivités locales. Et pourtant, la vie continue. Faute de pouvoir emprunter sur les marchés, nos institutions publiques vont devoir se résoudre à émettre des titres, a priori obligatoires, pour aller chercher les liquidités où elles se trouvent.
Dans ce contexte déflationniste de fait, les sommes qui, jusqu’ici, pouvaient être mobilisées au profit du développement durable et de la protection de l’environnement en général risquent d’être transférées ailleurs, partout où doivent être comblés des « trous » et partout où l’aide publique, notamment de solidarité, s’impose.
Environnement : vers un changement de fusil d’épaule ?
Les grands perdants seront assurément tous les prestataires de services spécialisés dans les marchés primaires et secondaires de protection de l’environnement. Pourquoi ? Car un euro dépensé en aide sociale sera bien plus utile qu’un euro consacré à l’évaluation de l’impact carbone de nos courriels !
De la même manière et même s’ils sont moins exposés, les consultants en qualité et en certifications diverses pourraient voir leurs fonds de commerce dépréciés.
Le monde change. Tout va toujours plus vite sur la petite planète bleue. Or il nous appartient, par nos comportements responsables et citoyens, de la respecter. En revanche, nous ne pouvons plus tenter aveuglément de guérir de ses maux environnementaux, des maux qui pour certains relèvent plus de la polémique que d’une réalité tangible et moins encore scientifique.
Être « vert » : synonyme du bon sens
Les partis « verts » ont le vent en poupe. Le bon sens l’emporte, encore une fois, car les propositions de vie qu’ils proposent même du sens commun qui habitait nos anciens.
Pour celles et ceux qui, actuellement aux responsabilités, s’en sont écarté, la sanction sera lourde et ne devrait plus tarder.
Être vert : antonyme du pouvoir
En revanche, le tort principal de ces partis, sans plateforme de gouvernement, des partis pour lesquels le rapport avec l’argent reste tabou, est qu’ils soient politisés. Du coup, ils s’en trouvent très éloignés d’une écologie réaliste que pourtant chacun devrait appeler de ses vœux. Comment ne pas voter des deux mains pour une écologie débarrassée de ses vieux démons et qui sans heurts permettrait un retour à des fondamentaux plus justes et plus équilibrés ?
L’écologie réaliste sera au cœur de la campagne présidentielle de 2012
Les candidatures sont nombreuses pour l’élection majeure qui interviendra au printemps prochain dans notre pays. Parmi celles-ci figureront des personnes ni vraiment réalistes ni même écologistes. Le débat risque malheureusement d’être nourri par les opportunistes et quelques très égocentriques personnages charismatiques qui tous vont tenter de nous vendre du rêve.
Pourtant, la Présidence de la République est un lourd fardeau. Pour celles et ceux qui seraient tentés de briguer ce mandat, il leur faut mesurer l’ampleur de la tâche et les risques à prendre au service de la nation. Durant cette période qui s’ouvre, les maires sont les élus qui seront sans doute les plus sollicités, pour apporter leur soutien et leur signature à ces candidates et candidats.
On peut d’ores et déjà regretter que cette « tradition » ne permette pas aux indépendants des grosses machines politiques d’avoir une chance de pouvoir exposer un programme et donc d’être en mesure de convaincre les électrices et les électeurs.
Assurément, la méthodologie mérite d’être réformée : en effet, il devient impérieusement nécessaire d’ouvrir le champ à de nouveaux talents plutôt que de jouer aux « bookmakers » sur les caciques les plus pugnaces de chaque formation politique bien établie.
Certes l’idée de faire une primaire au parti socialiste a des vertus mais chacun sait que celle-ci va créer des plaies internes qui ne se refermeront pas. Le sang qui coulera de ces plaies laissées béantes ne garantira pas à celle ou celui que les « urnes sympathisantes » auront désigné d’avoir davantage de chances de l’emporter.
Plus généralement, il nous faut prendre la mesure de la fragilité du monde, un monde qui chaque jour apparaît plus dur pour la population des pays développés comme celle des pays émergents. Et de réponse politique il n’y a pas car les marges de manœuvre des uns et des autres sont tellement réduites à peau de chagrin que rien ni personne ne viendra réclamer plus d’écologie quand par ailleurs rien ne va plus…