A leur décharge, les chasseurs de voix aux élections savent mieux que quiconque que le pouvoir a changé de camp et que tant que la politique, la vraie, celle qui infléchit le quotidien, ne sera pas réhabilitée dans les faits, les prétendants de cette caste un peu particulière s’apparenteront plus ou moins à des gens du « show biz » ou fonctionnant avec leur mouvement comme des « boîtes de com’ » bien organisées, aux circuits bien huilés, pour faire en permanence parler d’eux grâce au buzz que permettent tous les médias disponibles, Internet en tête.
Coluche avait déjà, il y a des années, révélé les fissures de cette façade que l’on s’emploie à entretenir en se présentant devant nos compatriotes avec un vrai faux-nez rouge, jugeant clownesque le niveau du débat qui depuis ne s’est guère enrichi. Loin s’en faut !
Dépossédés du pouvoir qui intime le respect, les membres de cette caste jouent un jeu qui malgré tout continue de tromper son monde, un jeu dangereux car aucune des promesses faites ne pourra être tenue si celle-ci sort d’un pré carré devenu microscopique compte tenu des faibles marges de manœuvres réelles, des contre-pouvoirs qui se sont largement développés, de l’absence d’autorité directe par transfert à d’autres d’instances des pouvoirs décisionnels les plus importants.
Paris ne peut plus rien faire sans Bruxelles et sans le soutien actif et objectif dans de nombreux domaines d’autres institutions internationales.
On peut alors comprendre la radicalisation du discours aux quatre coins de notre échiquier politique national car il existe encore, heureusement, des cohortes de personnes pleines de conviction qui par leur action aimeraient que changent les choses et ce sans pour autant apparaître comme idéalistes voire utopistes.
Le Front de Gauche va peu à peu ressembler au monolithe puissant qu’avait en son temps réussi à bâtir Georges Marchais malgré toutes les embuches. Le Front national continuera d’attirer par dépit les déçus du système et adeptes d’un ordre nouveau, croyant naïvement, la plupart du temps, que le parti de Jean-Marie Le Pen a pris ses distances d’avec les nazis et autres extrémistes aux costumes et discours amidonnés.
Comme le soulignait, amusé, récemment, l’ancien président de la République, Valery Giscard d’Estaing, le centre aujourd’hui n’existe pas et même si cela doit froisser M. Bayrou qui se berce de douces illusions, les seuls partis de gouvernement qui subsistent sont le Parti socialiste et ses courants destructeurs d’une part et l’UMP et partis associés d’autre part, des partis qui ont déçu, continuent de décevoir et qui ne pourront qu’aligner leurs actes aux responsabilités sur des mesures impopulaires compte tenu du contexte économique, financier et social qui gangrène le pays.
Enfin, nous avons nos dizaines de milliers d’anonymes eurocrates qui gèrent des budgets sans en comprendre le dessein, qui ont un avis sur tout sans que l’on leur demande, qui bénéficient d’avantages extrêmement importants du fait de leur statut de fonctionnaires européens comme sont si bien lotis les onusiens ou les pauvres collaborateurs du FMI et de tant d’autres « machins » qui ne servent plus autant qu’ils ne le devraient et ce parce que leur mission a été dévoyée et que toutes ces arcanes de placards dorés ont été infiltrées.
Vous, élus et décideurs locaux, vous l’avez mauvaise de voir le régime de rigueur imposé aux agents de la fonction publique, national comme locale ou territoriale. Et vous avez raison ! Les salaires des fonctionnaires français ou allemands devraient suivre la même courbe d’évolution que celles des agents européens qui eux ne se sont pas oubliés. Preuve encore une fois que le pouvoir s’est déplacé. Preuve encore une fois de la migration géographique, également, des centres de décision qui ne sont autres que des lieux de pouvoir …