Celui qui a un tuyau pour le prochain tiercé et qui en fait profiter à un copain n’est pas, pour autant, un délinquant. La quasi-totalité des grands reporters des médias de presse écrite et audiovisuelle devrait être entendue, sans délai, par un juge d’instruction pour toutes les largesses que leur ont consentis les grands groupes privé »s comme par ailleurs souvent les administrations, par ailleurs étant tous plus ou moins d’importants annonceurs, ceci dans le dessein d’avoir des retombées presse.
Les codes du droit français sont devenus si touffus qu’il est difficile, même pour les professionnels, de s’y retrouver tant certains textes se contredisent et il est plus que difficile voire impossible de respecter le bon vieux précepte : « nul n’est censé ignorer la loi ».
L’opposition – certes républicaine – a son lot de casseroles aussi avec l’affaire en cours, celle de DSK, qui émeut davantage de ce côté de l’Atlantique qu’ailleurs mais aussi celle du geste obscène de M. Emmanuelli face au Premier ministre mardi dernier, un député au passé sulfureux qui n’en est pas à sa première affaire avec la justice. D’autres, comme lui, au parti socialiste trainent quelques boulets comme Julien Dray dont le prix des montres a de quoi écœurer les smicards et encore davantage lorsque l’on sait dans quelle tiroir il a tapé !
Le savon noir devrait faire partie de la trousse à outils du parfait politicien qui entre à l’Assemblée ou simplement occupe une fonction élective. Parce que les planches, de tous côtés, sont particulièrement bien savonnées et le ton risque même de monter au fur et à mesure que l’on se rapprochera des élections présidentielles, les deux grands partis de gouvernement que compte notre pays étant en fait très minoritaires en valeur absolue comme désormais en valeur relative.
Il y aura, dès cet été, beaucoup trop de joueurs sur le terrain de sports qui conduit à l’Elysée ou au Palais Bourbon en 2012. L’élimination naturelle n’étant pas inscrite dans les gènes de notre espèce, seul un nettoyage par le vide, quel qu’en soit les moyens ou les méthodes utilisés, pourra permettre d’offrir un choix resserré, presque binaire, à nos compatriotes, le moment venu.
Les cadeaux empoisonnés vont fleurir abondamment. Comme ces espèces d’insectes nuisibles qui peuvent se multiplier à grande vitesse. Comme les staphylocoques dorés peuvent se multiplier une fois installée l’infection chez l’Homme.
Une chose est sûre : l’année 2011 pas plus que l’année 2012 ne seront celles de la loyauté ou encore de l’honnêteté. Les institutions du pays sont ainsi faites – depuis déjà des générations – pour encourager ces pratiques mafieuses dans toutes les familles politiques et ceci bien qu’aient été votées à plusieurs reprises des lois visant à mieux encadrer le financement de la vie publique et donc des flux monétaires et financiers que voit passer notre personnel politique.
L’ancien chef de l’Etat, M. Jacques Chirac, qui vient de sortir un livre dans lequel il juge les uns et les autres, sans concession, a ceci d’intéressant qu’il met en lumière plus ou moins tous les « systèmes » qui l’ont choqué et qui sont racontables, soit une toute petite partie émergée d’un immense iceberg.
Lui, que les jeunes des banlieues vénéraient, lui le Monsieur surnommé « pas vu pas pris » par ces marginaux d’une société aux valeurs en déclin n’est pas plus responsable et coupable d’emplois fictifs que ne l’ont été et ne le sont quantité d’élus locaux à tous les échelons. Il suffit de se souvenir des « héritages » lourds que MM. Mélik ou Rufenacht ont trouvés en devenant maires respectivement de Béthune comme du Havre.
Aujourd’hui, le secteur public local pèse si lourd que chaque jour, souvent sans le savoir ni le vouloir, les élus et décideurs locaux commettent des délits parce qu’ils détiennent des pouvoirs toujours plus étendus, des pouvoirs qui leur ont été transférés par l’Etat et pour lesquels, disent la plupart, les moyens n’ont pas suivi.
La jeunesse et la moralité vont apparaître assurément comme de grandes vertus pour toutes celles et tous ceux qui ont en tête d’accéder à des responsabilités. Donnons-leur cette chance et laissons-leur un peu de temps pour apporter la démonstration qu’une voie alternative existe d’une part et qu’en étant droit cela n’empêche rien, rien qui ne soit contre les intérêts publics.