Dominique de Villepin a défendu mardi l'action de son gouvernement lors de la vente d'actions EADS par Lagardère et Daimler au printemps 2006 et a rejeté la responsabilité sur les industriels.
Entendu par la Commission des finances du Sénat, il s'est montré particulièrement combatif, défendant "les principes fondamentaux" de l'action stratégique et de "l'action morale".
Les deux actionnaires industriels, Lagardère et Daimler, ont vendu chacun 7,5% du capital en avril 2006 quelques semaines avant l'annonce de nouveaux retards du programme A380, qui a provoqué une chute de 26% du cours de Bourse d'EADS en une seule séance, le 13 juin.
"C'est un mauvais procès qu'on fait à l'Etat de considérer qu'il fallait que nous sachions ce qui se passait dans les usines allemandes alors que l'état-major l'ignorait ou disait l'ignorer", a expliqué l'ancien chef de gouvernement.
A l'issue de l'audition, qui a duré à peine un peu plus d'une heure, Dominique de Villepin a de nouveau expliqué que la "gouvernance publique" avait bien fonctionné.
"Je crois qu'il était important de ramener les choses à de justes proportions. Aucune critique précise n'a pu être dirigée à l'Etat. L'Etat a fait ce qu'il devait. Qu'il y ait des zones d'ombres sur le plan industriel, sur la lenteur de transmission de certaines informations, c'est une chose. On ne peut pas soupçonner l'Etat dans ce dossier de ne pas avoir fait ce qu'il devait faire conformément aux principes qui ont été posés".