Un an de prison et 75.000 euros d'amende, là aussi le maximum, ont été demandés pour l'armateur et le gestionnaire, avec possibilité de sursis puisqu'ils n'ont pas d'antécédents judiciaires.
Pour le capitaine indien Karun Mathur, resté en Inde depuis le début du procès en février, l'accusation réclame 10.000 euros d'amende pour le délit de pollution, mais veut sa relaxe pour mise en danger de la vie d'autrui.
"Il peut lui être reproché d'avoir appareillé à bord d'un navire aux infrastructures manifestement dangereuses (puisqu'il) avait inspecté les cuves de ballast et constaté des anomalies", a dit l'accusation.
Au total, huit relaxes ont été demandées, toutes pour des personnes physiques: les deux propriétaires de Selmont, coquille vide à qui Total a loué le pétrolier, Bertrand Thouillin, un directeur juridique chez Total, Gianpiero Ponasso, membre du Rina, et les quatre responsables des secours à terre.
L'accusation a retenu que leur matériel vétuste leur imposait des "difficultés techniques", et que le jour du naufrage, en pleine "tempête", ils étaient débordés par "d'autres événements urgents".
Le procureur a accusé Total de nier ses responsabilités, alors qu'il "supervisait partiellement la marche même du navire". Quant au vetting, cette inspection facultative du bateau, elle engage sa "responsabilité", a-t-il assuré, jugeant "pour le moins douteux" que la société n'en ait pas eu conscience.
Quant à l'armateur et au gestionnaire, "les auteurs principaux" de l'état du bateau, ils ne pouvaient ignorer "le risque particulièrement grave de pollution" causé par "la corrosion manifeste, généralisée et ravageuse" de ce bateau proche de 25 ans.
Dans ce procès pénal, le ministère public n'a pas à se prononcer sur l'aspect civil, à savoir les centaines de millions d'euros d'indemnisations demandées par les collectivités locales ou associations, des attaques directes au portefeuille que redoute d'abord Total, le plus solvable.