A l’occasion du 91e Congrès des maires et des présidents de communautés de France, les résultats du Baromètre financier 2008 des communes et des communautés ont été présentés par Philippe Laurent, vice-président de l’AMF et maire de la ville de Sceaux, ainsi que Benoît Catel, directeur du Secteur public, du Logement social et de l’Economie sociale du Groupe Caisse d’Epargne. Comme chaque année, ce sondage traduit l’opinion des maires et des présidents de communautés sur la situation financière de leur collectivité et leurs objectifs pour l’année à venir.
Les maires (46 %) et les présidents de communautés (44 %) jugent encore majoritairement satisfaisante la situation financière de leur collectivité, mais ils se montrent nettement plus réservés qu’en 2007. L’année 2008 exprime un pessimisme ambiant, puisque les maires (23 %, contre 19 % en 2007) comme les présidents de communautés (23 % contre 15 % en 2007) sont plus nombreux qu’en 2007 à juger leur situation difficile.
Si les perspectives annoncées en matière de relations financières Etat-collectivités et les propositions de réforme en matière de fiscalité locale envisagées en 2007 pesaient déjà sur l’incertitude des élus quant à leur avenir, le contexte de l’année 2008 renforce cette inquiétude.
Les deux objectifs pour le nouveau mandat des maires sont de développer les investissements et de préserver ou développer les services rendus. Cette année marque plus que jamais la volonté des élus de tenter l’exercice difficile de préserver les services tout en limitant les dépenses. Et malgré le contexte économique actuel, les élus souhaitent défendre leur rôle dans le développement des services rendus et leur préservation, mais aussi dans l’investissement local.
La mise en œuvre d’une réforme globale de la fiscalité locale apparaît alors plus que jamais nécessaire et urgente pour préserver l’équilibre des budgets des collectivités et assurer le maintien des services rendus aux citoyens.
Il est intéressant de noter qu’en dépit de la hausse des taux d’intérêt, 47 des maires estiment que leurs dépenses liées aux intérêts de la dette seront stables. En matière de gestion de la dette justement, considérant que la situation financière de leur collectivité est stable, ni les maires, ni les présidents n’envisagent de mettre en place des opérations de gestion dynamique de la dette.
En termes d’investissement, la raréfaction des subventions et l’incertitude concernant l’évolution des concours financiers de l’Etat restent les principaux freins. Toutefois, le secteur scolaire et périscolaire effectue une très nette percée chez les maires. Il partage la première place avec la voirie, qui, elle, perd 9 points par rapport à 2007. Le soutien au développement économique reste, quant à lui, une valeur forte des besoins d’investissement pour les communautés.
A la différence des années précédentes, les élus, qu’ils soient communaux (19 %) ou communautaires (35 %), sont moins convaincus de l’intérêt du recours au fonds de concours comme régulateur des relations financières entre les communes et les communautés. Cet outil demeure toutefois en tête des moyens de régulation financière du bloc local pour les présidents de communautés. La dotation de solidarité communautaire reste, cette année encore, pour les maires l’outil privilégié de régulation des relations financières au sein du couple communes-communautés.
Enfin, l’objectif de rationalisation de la carte intercommunale sur l’ensemble du territoire national semble être globalement partagé par les élus. Ils estiment majoritairement que la fusion des structures intercommunales permettrait d’améliorer le niveau des services à la population et permettrait des économies d’échelle.