"Cette réforme traîne en longueur, déplore un responsable de l'Association des maires de France (AMF). Beaucoup de maires UMP de villes moyennes sont inquiets parce qu'elle se rapproche dangereusement des élections."
Des élus de tous bords dénoncent "le manque de concertation" de la ministre de la justice, Rachida Dati.
Jacques Pélissard, président de l'AMF et maire (UMP) de Lons-le-Saunier (Jura), se veut plus consensuel. S'il déplore le manque de concertation, il considère que la réforme est nécessaire.
"Nous sommes prêts à nous adapter, à condition que le service public soit rendu de manière satisfaisante." Le président de l'AMF, ancien avocat, estime que "la réforme n'est pas contestée par la population.
Elle est surtout critiquée par les avocats et les greffes des tribunaux. Soyons réalistes : chaque Français à affaire, en moyenne, une fois dans sa vie à la justice. S'il est prêt à faire 50 km pour aller dans un hypermarché, il peut bien en faire autant pour un TGI. Pour moi, le plus important est de maintenir des lieux de proximité pour les affaires familiales, telles que les divorces. On peut imaginer pour cela des tribunaux d'instance renforcés."
La Fédération des maires de villes moyennes, présidée par le maire (UMP) de Châlons-en-Champagne, Bruno Bourg-Broc, se montre plus incisive et dénonce "une réforme unilatérale, purement mécanique et apparemment comptable" et réclame "des compensations" et "une intervention rapide du premier ministre".