J’ai fait campagne au 1er tour pour François Bayrou et je suis fier de sa contribution à notre démocratie. Ensemble, nous avons fait vivre des idées capitales pour l’avenir de la France - Le redressement de nos finances publiques, condition préalable de la protection sociale - La relance de la production, seule arme contre le chômage - La moralisation de la vie publique, gage d’une démocratie saine et responsable - L'euro et l’Europe sans lesquels il n’existe aucun avenir pour la France.
Je regrette qu'il n’ait pas connu le soutien populaire que j'espérais, car le chemin de redressement qu'il a tracé deviendra, quoiqu’il arrive, incontournable dans les mois à venir.
A ce jour, aucun des deux candidats au 2ème tour ne répond pleinement à mes attentes, pour des motifs très différents. J’aurai pu choisir la facilité en me claquemurant, jusqu’au résultat, pour éviter d’avoir à me dévoiler. Ce n’est pas ma conception de l’honneur et de la responsabilité. J’aurais pu, hypocritement, appeler à voter pour le président sortant, alors que j'ai regretté ses pratiques de gouvernement. Et depuis 3 ans au moins, je ne cesse de mettre en garde sur le désaveu qui le menace. J’aurais pu voler au secours de la victoire en rejoignant François Hollande, en faisant semblant de ne rien craindre de ses alliances qui constituent pourtant un risque réel.
Mon sentiment est que le système politique français ne peut plus fonctionner «à l’ancienne» et qu’il nous faut en passer, pendant deux ans et demi, par une coalition très large entre la gauche responsable, le centre et la droite modérée et ensuite les clivages pourront reprendre leurs cours, au gré des fantaisies de chaque camp.
Dès lors, dans l’état actuel des choses, je ne prendrai pas part au vote et je militerai pour un changement de notre Constitution. Telle qu'elle est actuellement, et au fil du temps, elle aboutit, une fois encore, à fracturer en deux la France, à dresser un camp contre l’autre, à écraser les familles politiques modérées qui plaident pourtant la concorde et le rassemblement. De nouvelles perspectives doivent donc être ouvertes notamment sur la durée du mandat présidentiel et le mode d’élection afin de permettre au Président une distance et une hauteur de vue qui a manqué ces dernières années.
Dans les temps difficiles qui s’annoncent, je resterai aux côtés de ceux qui voudront bien, le temps du redressement, faire passer l’intérêt supérieur du Pays avant celui de leurs partis.
J’espère, après les élections, que s’organisera un rassemblement informel mais massif de tous les Français de bonne volonté, des modérés de tous bords qui veulent le succès de la France avant celui de la gauche ou de la droite.