La 17e chambre du TGI de Paris, présidée par Nicolas Bonnal, a en outre condamné M. Faurisson à payer 5.000 euros à l'ex-garde des Sceaux au titre des frais de justice.
A l'audience du 2 avril, le ministère public, représentant la société, avait abondé dans le sens de Robert Badinter en affirmant que l'universitaire avait bien "faussé" l'Histoire en théorisant l'inexistence des chambres à gaz.
M. Faurisson, 77 ans, estime que le sénateur des Hauts-de-Seine l'a diffamé le 11 novembre dans une émission d'Arte lorsqu'il a affirmé que "le dernier procès" qu'il avait plaidé avant de devenir ministre de la Justice en 1981 "c'est le procès contre Faurisson".
M. Badinter faisait référence à un jugement du 8 juillet 1981 qui condamnait l'universitaire pour avoir notamment déclaré qu "Hitler n'a jamais ordonné ni admis que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion".
Une condamnation confirmée en appel le 26 avril 1983.
Dans son jugement, le tribunal de Paris accorde "le bénéfice de la bonne foi" à Robert Badinter.
"Après ce jugement, on peut dire de bonne foi que Robert Faurisson est un faussaire de l'histoire", a déclaré à l'AFP l'un des avocats de l'ancien ministre, Me Henri Leclerc.
Le tribunal "rappelle" que l'intervention de M. Badinter en novembre 2006 intervenait un mois après une nouvelle condamnation de M. Faurisson pour négationnisme et un mois avant sa participation à la Conférence de Téhéran niant l'Holocauste.
Dans le laps de temps, "il n'était pas le premier à appliquer un tel qualificatif au demandeur", note le tribunal.
Le procureur adjoint de Paris, François Cordier, avait estimé que le jugement de 1981 et l'arrêt de 1983 constituaient "un réquisitoire totalement implacable" qui avaient donné à M. Faurisson, "viscéralement antisémite", "l'ensemble des attributs du faussaire".
L'un des arguments du tenant du "révisionnisme" était que le terme de "faussaire" n'apparaît pas dans le jugement de 1981.