« Sous prétexte que nous refusons catégoriquement pour Marseille une métropole gigantesque qui ferait disparaître les intercommunalités au profit d'une structure de 17 000 fonctionnaires à laquelle serait transférée la quasi-totalité des compétences communales, on a cherché à faire passer les maires des Bouches-du-Rhône pour des grincheux et des conservateurs repliés sur leurs pouvoirs et sur leurs indemnités.
Cette caricature trop primaire et trop facile n'a pas résisté à la réalité et à la force incontestables et incontestées de notre mouvement, nous permettant de nous faire entendre au plus haut niveau.
Les observateurs les plus avertis ont compris que nous n'étions ni contre la notion de métropole ni contre Marseille et que les élus des Bouches-du-Rhône exigeaient un traitement équitable dans le cadre de la loi avec les autres métropoles françaises. Il ne sera pas possible d'imposer à nos communes et à leurs habitants de se taire »
La détermination des élus des Bouches-du-Rhône à vouloir pour Marseille un autre type de métropole que celui qui leur est promis par le gouvernement depuis plusieurs mois s'impose progressivement au plan national comme une vraie question, qu'il semble difficile de pouvoir passer sous silence. C'est la conviction du maire de Mimet et porte parole de ses collègues : « Qui pourrait ignorer la représentativité de 108 maires ? (sur 119 que compte le département des Bouches-du-Rhône).
C'est dans tous les cas l'avis des Présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat, auxquels nous avons pu expliquer récemment la vraie situation de Marseille et des Bouches-du-Rhône et auprès desquels nous avons fait valoir nos arguments ».
Désormais, les maires et les élus locaux des Bouches-du-Rhône ont l'impression d'être écoutés.
André LAIGNEL, Vice-président de l'Association des Maires de France a pris fait et cause pour eux en indiquant que dans les conditions actuelles il ne voterait pas la loi.
De son côté, Jean-Pierre SUEUR, Président de la commission des lois du Sénat a décidé d'auditionner une délégation de l'Union des Maires.
Ces différents signes sont de nature à mobiliser l'énergie revendicatrice des Maires qui s'apprêtent à prendre diverses initiatives pour maintenir leur pression dans une totale unanimité quelles que soient les appartenances politiques.
Les élus des Bouches-du-Rhône ne désespèrent donc pas de se faire entendre du gouvernement, afin qu'il accepte d'ouvrir enfin une vraie discussion paritaire sur des orientations alternatives, telles que l'application pour Aix-Marseille Métropole du dispositif adopté pour Paris-Ile de France.
« Ce qui vient d'être mis en place pour la métropole parisienne correspond exactement au principe du projet d'EPOC (Etablissement Public Opérationnel de Coopération) que nous portons pour Marseille et que le gouvernement vient de refuser d'un revers de main.
Qui peut accepter que ce qui est possible à Paris ne le soit pas à Marseille ? où le gouvernement s'entête à vouloir instituer de force un système unique en France mettant sous tutelle 6 intercommunalités et leurs communes.
Même 12 maires sur les 18 de la Communauté Urbaine de Marseille se déclarent opposés à cette forme d'intégration non seulement autoritaire mais aussi coûteuse pour les budgets municipaux et pour les administrés » répète sans relâche le maire de Mimet.
A l'unanimité des voix, l'Assemblée Générale de l'Union des Maires a donc pris acte de la récente déclaration publique de Marylise LEBRANCHU indiquant la volonté du gouvernement pour la métropole marseillaise de « passer en force » et a décidé dans ces conditions de ne faire participer aucun de ses représentants à la mission de préfiguration installée sans concertation par la Ministre.
« Préfigurer serait déjà accepter et nous refusons de travailler sous l'autorité d'un Préfet pour démanteler nos propres intercommunalités et cautionner une forme intégrée de métropole que nous ne voulons pas.
Nous sommes capables de nous organiser nous-mêmes et allons réaliser rapidement toutes les simulations juridiques et financières qui nous permettront de pouvoir disposer de toutes les informations mesurant les impacts réels et comparés de la métropole marseillaise initiée par des technocrates et de la métropole parisienne qui laisse toute sa place à une coopération volontaire et partagée comme nous le souhaitons » a ajouté le porte parole des maires après le vote de ses collègues.
Enfin et pour illustrer la détermination positive des élus, le maire de Fos-sur-Mer, a confirmé la décision des huit Présidents d'Intercommunalités prise le 14 février dernier afin d'aboutir dans les 7 prochains mois à une organisation unique des transports :
« On montre que nous sommes capables de nous organiser, n'en déplaise au gouvernement et à ses quelques relais marseillais mal inspirés par leurs ambitions personnelles étrangères à l'intérêt général des habitants de cette grande ville, dont les difficultés n'ont pas été prises en compte par ceux-là mêmes qui voudraient aujourd'hui se défausser de leurs responsabilités en faisant impliquer de force par la loi les territoires voisins, qu'ils ont pourtant superbement ignorés depuis de très nombreuses années » martèle le maire de Fos-sur-Mer, résumant ainsi l'esprit animant de ses collègues des Bouches-du-Rhône.