Le réseau français, long de plus de 200 kilomètres, va croître d'environ 50% avec 160 km de lignes inaugurées d'ici mi-2007, une véritable résurrection pour ce mode de transport qui avait quasiment disparu des villes françaises dans les années 1950 à l'heure du tout-automobile.
Le tramway doit sa renaissance aux succès des précurseurs, Nantes et Grenoble, explique Chantal Duchène, déléguée générale du Groupement des autorités organisatrices des transports (Gart).
Plus récemment, il a bénéficié d'une "prise de conscience par les collectivités locales de la place de la voiture dans la ville", ajoute Michel Cornil, président de l'Union des transports publics (UTP).
A cet égard, le lancement du tramway parisien est sans doute le plus "emblématique" notamment grâce à un "aménagement particulièrement soigné", poursuit M. Cornil.
D'autant que les voies de tramway sont mieux respectées par les automobilistes que les simples couloirs de bus, relève-t-il.
La protection de l'environnement, sujet politiquement porteur, plaide aussi en faveur des transports les moins polluants, comme le tram.
Certaines villes se sont lancées dans des tramways aux technologies innovantes, comme Bordeaux, dont le tram est alimenté par le sol et non par des caténaires peu esthétiques, ou Nice qui attend un tram équipé de batteries permettant aussi d'éviter les lignes aériennes.
Il sera livré par Alstom, l'un des trois géants du tramway avec le canadien Bombardier et l'allemand Siemens.
Marseille attend, quant à elle, ses deux premières lignes en juin 2007, qui devraient libérer la célèbre Canebière d'une partie de ses voitures et lui faire bénéficier d'un coup de jeune.
L'arrivée du tram s'accompagne en effet souvent d'un "renouvellement urbain", les villes choisissant d'embellir les façades qui bordent les voies, note Mme Duchène.
Le tram a parfois été victime de son succès avec des ratés mémorables comme à Nancy en 2000 ou cette année à Clermont-Ferrand, dont le tramway sur pneus construit par l'entreprise alsacienne Lohr a vu sa mise en service retardée de deux mois en raison d'un incident technique lors des essais.
Environ six fois mois cher qu'un métro, selon l'UTP, et moins soumis aux aléas de la circulation que les bus, le tram a été choisi en région parisienne pour mieux assurer les connexions de banlieue à banlieue.
Une de ses variantes, le tram-train, qui permet de circuler en ville comme sur des voies ferrées traditionnelles, vient d'être inauguré entre Bondy et Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.
Cinq tramways en banlieue parisienne devraient être lancés ou prolongés très prochainement, a annoncé récemment le président du conseil régional (PS) d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon.