De l’avis unanime : « Le Président Claude BARTOLONE a fait preuve d’une écoute attentive. Il a convenu que la force représentée par la quasi-totalité des Maires des Bouches-du-Rhône sera difficile à vaincre. »
Le porte-parole de la délégation*, Georges CRISTIANI, Maire de Mimet résume l’esprit de la réunion : « Le Président de l’Assemblée connaissait le mouvement des 108 maires contre la métropole intégrée et gigantesque, telle qu’elle est imposée par le Gouvernement. Il a pris conscience de son ampleur incontournable. Il nous a d’ailleurs indiqué qu’il semblait impossible de sous
estimer ce que nous représentions ainsi que la question politique, que nous posions au Gouvernement. Il a par ailleurs insisté sur la légitimité de notre revendication collective et unitaire, que le Gouvernement est obligé d’entendre ».
Au cours de la rencontre, les Maires ont tous exprimé leur totale désapprobation sur la différence de traitement dans un même projet de loi entre l’Île de France et les Bouches du Rhône. Jean-David CIOT député des Bouches-du-Rhône se fait l’écho de ses collègues maires : « Ce que le Gouvernement a décidé pour l’agglomération parisienne est exactement ce que nous demandons depuis des mois pour la métropole marseillaise. Non seulement la structure métropolitaine parisienne laisse toute leur autonomie aux collectivités territoriales partenaires, sans volonté de les supprimer ni de les intégrer, mais de plus l’Etat s’engage financièrement de manière significative ».
Dans ces conditions, il n’est pas acceptable pour les élus des Bouches-du-Rhône que la situation à Paris et à Marseille soit traitée de manière si différente, sans aucune garantie financière à la clef pour la métropole marseillaise, et avec de surcroit la création d’une énorme structure centralisatrice et écrasante intégrant 2 millions d’habitants et 17.000 fonctionnaires.
Malgré les dénégations du Gouvernement, il apparaît clairement aux 108 maires que le seul objectif du Gouvernement est de trouver dans les territoires voisins des ressources financières pour combler les dettes de Marseille (3,47 milliards d’Euros), auxquelles l’Etat est aujourd’hui dans l’incapacité de répondre. Jean-David CIOT en rajoute « Si ce projet devait être soumis à l’Assemblée, je voterais contre ».
En dénonçant une loi d’exception nationale ne s’appliquant nulle part ailleurs en France, les élus évoquent un sentiment général de trahison et un mauvais coup porté à la démocratie locale : « on aura beau s’évertuer à nous raconter une belle histoire, cette métropole a d’abord été voulue pour renflouer Marseille en captant les ressources supposées des territoires voisins. Le reste n’est que de l’habillage de circonstance et de la communication pour faire croire aux Marseillais que la métropole pourrait répondre à leurs problèmes quotidiens. La seule finalité de ce texte est de forcer par la loi les intercommunalités à combler la dette colossale de Marseille et de la CUM, qui pendant le même temps lancent et annoncent des travaux somptuaires » dénoncent les maires, qui sont donc décidés à dire des vérités qui fâchent et à ne plus prendre de gants.
C’est dans cet esprit qu’ils se sont rendus dans l’après-midi à l’invitation de Madame Lebranchu, Ministre de la décentralisation, qui venait de donner définitivement par courrier une fin de non recevoir au projet d’Etablissement Public, qu’ils défendent. Le Maire de Fos-sur-Mer, René RAIMONDI déclare : « Nous sommes venus dire à Madame Lebranchu que les aimables entretiens étaient finis, que nous avions compris que le Gouvernement ne ferait un pas vers nous et qu’une vraie discussion nous était refusée. Comme elle est très intelligente, elle a fait
semblant de ne pas entendre que nous étions prêts au combat, qu’elle nous contraint à engager.
Nous l’avons laissé discourir et nous garantir que les budgets et les services de proximité des communes seraient entièrement préservés, pendant que le Maire de Plan de Cuques, commune membre de la CUM démontrait le contraire, expérience à l’appui… et devinez qui a été le plus convaincant ? ».
Les maires sont décidés à s’organiser eux-mêmes en se dotant de moyens propres pour initier toutes les simulations nécessaires afin de concrétiser leur projet, en particulier sur le plan financier.
Ils ont décidé de commencer par les transports avec pour objectif de constituer entre les territoires un réseau métropolitain, dont les aménagements, le coût et le calendrier de mise en œuvre seront fixés pour l’été.
*La délégation était composée de :
Monsieur Jean-David CIOT, député maire de Puy Sainte Réparade
Monsieur Georges CRISTIANI, maire de Mimet
Monsieur Vincent BURRONI, député maire de Chateauneuf les Martigues
Monsieur Gaby CHARROUX, député maire de Martigues
Madame Sophie JOISSAINS, sénatrice des Bouches-du-Rhône
Monsieur Jean-Louis CANAL, maire de Rousset
Monsieur Michel AMIEL, maire des Pennes Mirabeau
Monsieur Jean-Pierre BERTRAND maire de Plan de Cuques
Monsieur René RAIMONDI, maire de Fos-sur-Mer
Monsieur Joël MANCEL, maire de Beaurecueil