Le 24 mars 2004, le commissaire à la Concurrence de l’époque, l'Italien Mario Monti, avait condamné l'éditeur de logiciels à l’amende record d'un demi-milliard d'euros, la plus forte jamais imposée par Bruxelles à une entreprise.
D'une part, elle l'avait contrainte à cesser les "ventes liées": en effet, Microsoft vendait automatiquement, entre autres, son logiciel Media Player avec son système d'exploitation Windows. La Commission estimait qu'en agissant ainsi, le groupe évinçait du marché tous ses concurrents en matière de logiciels audio-vidéo.
D'autre part, Mario Monti avait obligé l'entreprise à fournir une meilleure documentation technique à ses concurrents. "S'il peut abuser de ce monopole pour exclure ses concurrents sur d'autres marchés, l'offre aux consommateurs et l'innovation en souffriront", jugeait-il alors.
Pour Jonathan Todd, porte-parole du commissariat européen en charge du marché intérieur, l'histoire a démontré que la Commission avait raison: alors qu'en 1998, Microsoft détenait une part de marché de 40% sur le marché des systèmes d'exploitation pour serveurs pour groupes de travail, ce chiffre est passé depuis à 80%.
La dernière condamnation pour abus de position dominante annulée par le Tribunal remonte à près de 30 ans.
Et le feuilleton risque fort de ne pas s'arrêter lundi: les deux parties disposeront de deux mois et dix jours pour faire appel de la décision du Tribunal devant la Cour européenne de Justice