La ministre s'est exprimée après avoir reçu les familles des deux aides-soignantes assassinées en 2004 à l'hôpital psychiatrique de Pau, à Paris, puis à Juan-Les-Pins (Alpes-Maritimes) après une rencontre avec des jeunes de l'UMP, qui parcourent la France en caravane.
Le texte précise que cette audience "pourrait permettre d'évoquer les faits, les conséquences pour les victimes et le préjudice subi".
Plus tard dans la journée, à Juan-Les-Pins, Mme Dati a estimé que ces audiences pourraient offrir aux victimes "la possibilité de faire leur deuil et de reconnaître leur préjudice".
Un syndicat et une association de psychiatres hospitaliers ont dénoncé la proposition du président Sarkozy de traduire devant un tribunal les auteurs de crime déclarés irresponsables pénalement, estimant qu'elle bafouait "les valeurs fondamentales de notre société".
Selon eux, il serait "inhumain de faire comparaître en audience judiciaire une personne atteinte de troubles mentaux", dont "l'état d'aliénation au moment des faits exclut la responsabilité personnelle ou l'imputation de l'acte".
"Dans une exaltation émotionnelle et compassionnelle, une telle exhibition finalement morbide et traumatisante bafouerait le respect de la personne, les droits de l'individu et les valeurs fondamentales de notre société et de notre justice", soulignent les psychiatres.
Mais il y a un « hic d’importance : les syndicats de magistrats se sont dits hostiles à cette proposition présidentielle, l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) la jugeant "contraire à tous les principes", et le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) y voyant l'effet d'une "dictature de l'émotion".