membres) organise des rencontres annuelles. En 2011, cette rencontre est organisée à Paris, du 18
au 20 octobre, sur le thème « Territoires et projets, les outils de la gouvernance ».
La journée du 19 octobre correspondra à la tenue d’atelier-visites, disséminés à l’échelle du grand
bassin parisien. Dans ce cadre, l’ADUGA, membre de la FNAU, accueille à Amiens un atelierdébat
sur le thème d’actualité des pôles métropolitains. Intitulé « Pôle métropolitain, projet de
gouvernances ou gouvernance de projets », il constituera un temps de prise de connaissance et
d’échanges autour de ce nouvel outil proposé par la récente loi de réforme territoriale. L’objectif
de cet atelier sera de répondre aux questions : pourquoi, pour quoi faire, comment et avec qui ?
Quelle nécessité en Picardie et ailleurs en France ? Au cours de l’après-midi seront proposés
quatre ateliers-visites, permettant de découvrir quatre réalisations qui témoignent de la vitalité des
collectivités et des acteurs du Grand Amiénois (La Citadelle universitaire, l’Aéropole Albert-
Picardie, le Centre de valorisation des glucides, l’usine de méthanisation des déchets ménagers).
Ce dynamisme de l’ADUGA se caractérise aussi depuis 2008 par son appui et son soutien auprès
d’Amiens Métropole dans la volonté de la collectivité de se replacer dans des réseaux de
réflexion et d’action territoriale. Cela s’est notamment traduit par la création du Syndicat mixte
du Pays du Grand Amiénois en juin 2008, et le lancement de l’élaboration du Schéma de
Cohérence Territoriale du grand amiénois, deuxième plus grand SCOT de France avec 381
communes. La nomination de Gilles Demailly, en 2011, à la vice-présidence de l’Association des
villes du grand bassin parisien participe également de cette prise de conscience qu’Amiens
Métropole doit prendre toute sa part dans le portage d’une réflexion collective pour les
agglomérations qui se situent à une heure de Paris. Simultanément, Amiens est à l’initiative d’un
véritable réseau des grandes villes de Picardie, préalable indispensable à l’émergence d’un pôle
métropolitain. Les grandes villes picardes, historiquement en retard dans cette culture du travail
en commun, comblent donc ce retard grâce aux contacts pris entre Amiens, Beauvais, Creil,
Compiègne et Saint-Quentin.
C’est dans ce même esprit de communauté d’intérêt que les élus sont intervenus, avec succès,
dans le débat sur le barreau Picardie-Roissy dont la réalisation va permettre la desserte directe
d’Amiens par des TGV province – province, l’accès au plus important hub TGV de France
(offrant des horaires et des destinations supplémentaires) et l’accès direct à la plus importante
plateforme aéroportuaire continentale.
Ce succès valide le choix délibéré de ne pas avoir parasité le débat sur le barreau par des
revendications inopportunes concernant la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Amiens-Londres.
Ceci n’a pas empêché Amiens Métropole d’être active sur ce dossier : elle a commandé une étude
en 2010 au bureau d’étude ALENIUM afin d’appréhender le contexte global des projets LGV et
ferroviaires ainsi que les points forts et potentiellement faibles du projet Paris-Amiens-Londres.
L’ADUGA a ensuite réalisé en 2011 une étude de positionnement des faisceaux LGV à proximité
de l’agglomération et de positionnement d’une gare grande vitesse, le but étant de permettre la
préservation des emprises dans le SCOT. Un débat doit intervenir prochainement en commission
SCOT du Pays afin de retenir l’une des hypothèses.
En avril 2011, le Syndicat Mixte du Pays du Grand Amiénois a par ailleurs voté un avis sur
l’avant-projet de Schéma national des Infrastructures de Transport (SNIT, cf. en annexe), adressé
à la ministre des Transports, rappelant :
- la priorité du Paris-Amiens-Londres
- l’aberration d’une hypothèse concurrente depuis la Normandie,
- l’étonnement sur l’absence de toutes propositions d’évolution de la RN25, alors que cet
avant-projet porte l’abandon officiel de l’A24
- l’attention qui doit être porté au fonctionnement du tronc commun ferroviaire amiénois
avec le développement à venir de l’arc fret Le Havre – Est de la France.
Amiens Métropole complète sa réflexion sur son positionnement national à travers l’élaboration
de son projet métropolitain Amiens 2030 mais aussi au regard du Grand Paris. Comme l’indiquait
Gilles Demailly dans une récente interview accordée à la revue L’ENA hors les murs, « Amiens
ne se situe pas aux confins de la future ville monde dont rêvent les urbanistes. Elle en est l’un des
éléments moteurs, constituant un atout que ce projet ambitieux ne peut ignorer sous peine de
manquer de cohérence et d’ambition » (cf. interview en annexe). Amiens doit ainsi s’inscrire
dans un pôle métropolitain picard en parvenant à renforcer un système territorial doté de
fonctions supérieures de commandement, d’impulsion et de rayonnement, dont l’agglomération
amiénoise pourrait être le noyau. La Picardie et sa capitale régionale ont, par exemple, beaucoup
à apporter au rayonnement universitaire du Grand Paris à travers ses laboratoires de recherche.
Dotés d’une agriculture performante, le Grand Amiénois et Amiens Métropole apparaissent
également particulièrement bien placés pour rassembler les fonctions de recherche appliquée dans
le secteur très innovant des écomatériaux. C’est donc dans la réciprocité que doit se penser la
place d’Amiens Métropole et du Grand Amiénois dans le Grand Paris, et c’est dans cette optique
que les élus travaillent avec leurs partenaires et interlocuteurs à une juste valorisation du
territoire.