Depuis le 30 octobre, la Conférence a appelé les avocats à cesser de participer aux audiences de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, communément appelé le "plaider-coupable". Et une autre journée de grève est prévue le 16 novembre, avant un rassemblement national à Paris le 18 décembre.
Le conflit remonte au gouvernement de Lionel Jospin qui avait promis il y a six ans une augmentation de 15% sur cinq ans de l'unité de valeur servant à calculer l'indemnisation des avocats.
Mais la promesse est restée lettre morte et, en juin dernier, une journée de mobilisation avait été très suivie en France à l'appel du Conseil national des Barreaux (CNB), qui chapeaute les quelque 45.000 avocats du pays.
En septembre, le Garde des Sceaux Pascal Clément avait fini par annoncer dans le budget 2007 une revalorisation "d'au moins 6%", un effort financier de 16,3 millions d'euros, promettant d'aller "au-delà si la conjoncture le permet".
Mais cela n'a pas éteint la grogne, notamment dans les barreaux des régions les plus pauvres, où "c'est une part plus que significative des revenus de certains cabinets", fait remarquer Cédric Fischer, secrétaire du Conseil de l'Ordre des avocats de Paris.
En 2006, le budget de l'aide juridictionnelle (qui couvre aussi les frais d'huissiers ou d'expertises) s'élevait, hors personnel, à 304,7 MEUR et devrait atteindre 323 MEUR en 2007, selon la Chancellerie. Mais cette hausse doivent faire face au nombre grandissant de bénéficiaires: en 2.000, on en comptait 698.779, alors que la loi de finances 2006 tablait sur 870.000 admissions.
"Et l'aide juridictionnelle est le plus souvent totale", dans 88,3% des cas, notait le député UDF Pierre Albertini dans son rapport sur le budget 2006 de la justice.
Car, outre les procès, la liste des tâches relevant de l'aide juridictionnelle s'est allongée au fil des réformes pour les avocats: présence au cours de la garde à vue, assistance d'un détenu en cas de procédure disciplinaire, médiation pénale...