Nous n’en sommes, pourtant, en cette fin d’année, qu’à l’aube d’une gabegie qui s’annonce extraordinaire. Car des décisions prises après le Grenelle, peu seront financées en 2008 puisque le budget avait été bouclé avant cette grande messe.
Malgré tout, le chouchou des Français voit son budget progresser de 2,5%.
L’ancienne gauche plurielle, qui voulait s’arroger le monopole du développement durable comme elle s’arrogea le monopole du cœur il y a un quart de siècle, ne pouvait que vociférer et vitupérer.
Amers, en effet, les socialistes et leurs amis d’antan ont dénoncé l'absence de "ligne budgétaire en prévision du financement des premières actions susceptibles d'être mises en œuvre dès l'exercice budgétaire 2008" ou encore "l'absence de traduction financière et budgétaire du Grenelle de l'environnement".
Avec ce cortège de critiques et diatribes qui fusent de partout, on peut raisonnablement se demander si le début du consensus né, dès le mois de juin, des groupes de travail sur le Grenelle, n’aurait pas déjà disparu ? Pire encore : l’immobilisme serait-il de mise ? Plus dramatique enfin : l’impatience aurait-elle, à cette occasion, atteint son firmament ?
A ces questions se profilent de nombreuses réponses, toutes contradictoires. En revanche, une chose, une seule, est sûre : cette
« grand messe » passée, chacun des oiseaux est sorti vivant du poulailler alors qu'il y avait beaucoup de coqs ! Cette parabole bien sentie du bayrouiste Jean Lassalle est là pour nous faire la démonstration que l’on a déjà commencé à tirer des plans sur la comète.
Il y a fort à parier que les armées de consultants tout comme les soi-disant experts en développement durable ont déjà engagé des dépenses qu’ils ne pourront couvrir. Ces experts du développement durable l’appliquent en priorité à leurs propres honoraires, aux nombreux colloques auxquels ils participent moyennant de prestigieux cachets.
Gaspiller autant d’argent public, via une ligne budgétaire qui fuit à grande eau, n’est que l’application contraire des préceptes du commerce équitable.
Il n’est pas impossible non plus que nos
« Professeurs Tournesol » des énergies renouvelables aient nourri l’espoir, de moins en moins secret, de devenir riches en vendant du vent ! Car vendre du vent, celui d’une éolienne, au rendement espilonesque, c’est tendance ! Renverser ce tonneau des Danaïdes du budget du Grenelle pour alimenter toutes ces agences de « Comm’ » qui vivent déjà sur la bête depuis des années alors qu’elles pratiquent à la ville exactement l’opposé de l’image austère qu’elles présentent à l’écran, dans les micros ou sur les estrades, paraît aujourd’hui être une « catastrophe naturelle » inéluctable.
D’ailleurs l’énorme gâchis de pognon, que dénonce la Cour des Comptes dans son dernier rapport, sur l’utilisation des fonds du « Plan Marshall pour les Banlieues », un plan dont les effets sont sinon discutables, à tout le moins très discutés, ne semble émouvoir personne.
Et la « corne d’Abondance » qu’attendent au coin du bois les vrais-faux protagonistes d’une révolution écologique ne sera guère utile à la protection de notre Environnement, ni au développement durable, pas davantage à la captation du CO2 . La disparition des smogs urbains, un renversement de tendance pour la couche d’ozone et bien entendu ses effets et ceux de la pollution sur la santé publique ne seront que des vœux pieux.
Mais que chacun se rassure ! Tout le monde aura sa part du gâteau.
À gauche comme à droite.
D’ailleurs, certains élus, à l’instar de Jean-Jacques Guillet, UMP, ont déjà lancé l'idée d'une conférence internationale sur l'efficacité énergétique au second semestre 2008. Parce que dans un an la France assurera la présidence de l'Union européenne, une aubaine à ne manquer sous aucun prétexte, permettant, une fois de plus de planifier moult conventions mondiales, planétaires et interstellaires. Juste histoire de se réunir, loin, sous les cocotiers, pour débattre des réels dangers qui nous menacent. Ecœurant ….
Bernard Marx