A l’approche de la fin des contrats de délégation de service public liant la Ville aux deux entreprises privées chargées de la distribution de l’eau à Paris - la Compagnie des Eaux de Paris, filiale de Veolia en rive droite, et Eau et Force – Parisienne des Eaux, filiale de Suez en rive gauche -, la municipalité parisienne a décidé de reprendre en main directement la responsabilité de ce service public majeur. L’opérateur public ainsi créé remplacera les trois acteurs aujourd’hui en fonction : la SEM EAU DE PARIS, chargée de la production, et les deux distributeurs privés, mettant fin à une chaîne de responsabilité manquant de lisibilité et d’efficacité. Cette organisation, mise en place à partir de 1985, se caractérisait en effet par une dilution des responsabilités et ne permettait pas d’identifier clairement les compétences de chaque acteur. Ainsi, une goutte d’eau captée à la source pouvait changer dix fois de mains avant d’atteindre le robinet du consommateur.
La nouvelle organisation, plus rationnelle et plus efficiente, constitue l’une des conditions de mise en oeuvre d’un autre engagement fort de la Ville de Paris : mettre fin à la hausse du prix de l’eau depuis 25 ans. C’est ainsi que la Ville a annoncé qu’elle entendait stabiliser jusqu’à la fin de la mandature (en euros courants, c’est-à-dire sans procéder à une indexation annuelle sur l’inflation : cette stabilisation constituera donc en réalité une baisse relative) la part de la facture qu’elle maîtrise. Cette stabilité permettra à la fois de ne pas alourdir la charge des usagers et de couvrir les lourds investissements conduits par EAU DE PARIS pour améliorer et moderniser les installations de production d’eau, sécuriser l’approvisionnement et protéger la ressource, aux fins d’offrir aux Parisiens et aux Parisiennes l’eau de la meilleure qualité au meilleur coût.
La première étape aujourd’hui enclenchée a donc une importance capitale : la SEM est transformée en régie, par transfert de toutes les activités et de tous les personnels la composant. Symboliquement, cette nouvelle entité reprendra l’appellation de la Société d’économie mixte qui disparaît : la marque « EAU DE PARIS », lisible et bien identifiée par les usagers, est ainsi conservée. La régie se voit en outre agréger le CRECEP, laboratoire départemental centenaire d’analyse et de recherches en matière d’eau. Celui-ci demeurera ainsi l’un des plus importants laboratoires publics en ce domaine, doté de nouvelles installations dès 2010 encore plus performantes pour garantir une surveillance de la qualité de l’eau renforcée. A ce premier noyau de 600 agents environ, viendra s’ajouter toute la partie « distribution » à compter du 1er janvier 2010.