Notre échelle actuelle, notre repère d’aujourd’hui, c’est la planète bleue, le « Monde », celui dans lequel nous vivons, nous habitons, nous constatons tant de drames individuels ou collectifs, tant d’inégalités entre les hommes mais aussi entre les Etats constitués, des plus démocratiques jusqu’aux plus autoritaires.
Ce fort contraste de situations a, au moins, une origine, celle du sol. Ou plutôt du sous-sol. Certains pays connaissent de manière chronique la pauvreté, les pandémies mortelles et tant d’autres difficultés ingérables et incontournables. D’autres, plus chanceux, du fait des richesses naturelles que renferme leur sous-sol, savent ce qu’est la Corne d’Abondance. Rien que sur le pétrole, l’enrichissement d’une poignée de pays en un an a été plus important que la dette de la France ! Il est temps, grand temps, d’y apporter des solutions.
Dans votre appartement, votre copropriété, les murs porteurs et les sols sont la propriété collective des propriétaires du bien. C’est ainsi.
C’est dans la Loi.
Dans le même ordre d’idées, si vous-même, individuellement, dans votre jardin, voyez jaillir de l’or noir, ne vous réjouissez pas trop vite, il ne vous appartient pas mais est la propriété de l’Etat. Une propriété inaliénable et incontestable. C’est inscrit dans la Loi.
Alors pourquoi ne pas mettre un terme à la « tarte à la crème » du développement durable, du commerce équitable et de l’achat responsable, autant de notions aujourd’hui dévoyées ? La solution existe. Elle est, sur le papier, très simple. Elle est, sur le principe, très séduisante. Elle relève, en revanche, d’une certaine utopie dans la mesure où elle serait difficilement applicable dans le contexte actuel mais rien ne nous dit que demain, à la faveur de mouvements importants à l’échelle de la terre, cette solution ne sera pas mise en oeuvre.
Il s’agit, simplement, de considérer que les richesses naturelles, les ressources rares, les matières premières, sont la propriété collective des Etats quelque soit leur régime politique et leur taille et que la répartition de ces précieux m3 ou kWh – entre autres – sera faite « au marc le franc » entre les différents demandeurs en fonction d’une simple clé de répartition.
Dès lors, les conflits pour le pouvoir matériel n’auraient plus lieu. On en aurait fini de ces inégalités qui affectent l’équilibre géopolitique de la planète. Très concrètement, M.Poutine, la semaine passée, n’aurait même pas eu besoin de rassurer qui que ce soit quant à la pérennité des approvisionnements en gaz naturel des pays de l’Europe occidentale.
Rêve ou réalité ? L’avenir le dira. Mais, assurément, sans que par ailleurs soit portée une quelconque idée de collectivisme moderne, le partage équitable des ressources rares fera un jour que ce billet utopique en 2006 deviendra, plus tard, un socle de discussions puis de négociations.
Bernard Marx