Le chef de l’Etat n’a pas précisé dans son discours la localisation de ce futur réacteur ni sa date programmée de mise en service. "Il faudra qu’on prenne la décision d’implantation d’ici à 2009, et il faudrait que le première pierre soit posée en 2011", a-t-il cependant indiqué.
"L’ère du pétrole bon marché, c’est fini. Le nucléaire est plus que jamais une industrie d’avenir et une énergie indispensable", a déclaré Nicolas Sarkozy. "Chaque EPR fait économiser 2 milliards de m3 de gaz par an quand il remplace une centrale à gaz et onze millions de tonnes de CO2 par an quand il remplace une centrale à charbon", a-t-il fait valoir. "L’électricité qui sort d’un EPR est 30 à 50 % moins chère que l’électricité qui sort d’une centrale à gaz ou au charbon. On peut devenir exportateur d’électricité alors qu’on a ni pétrole ni gaz. C’est une chance historique de développement", a expliqué le Président.
Le président de la République a également souligné "la chance de la France du fait que (le général) de Gaulle ait anticipé le nucléaire", qui fournit aujourd’hui 80 % de l’électricité en France.
Nicolas Sarkozy a aussi rappelé que la France propose à tous les pays en développement sa coopération en matière d’énergie nucléaire civile, estimant que "le nucléaire peut être une arme de paix, car c’est une arme au service du développement".
EPR : un réacteur de troisième génération issu d’une technologie franco-allemande
Le réacteur nucléaire de troisième génération EPR, actuellement en cours de construction en Finlande et en France, a été développé par le groupe nucléaire français Areva et l’allemand Siemens.
Projet lancé en 1992, l’EPR a été développé sur la base d’une technologie franco-allemande, à travers la filiale d’Areva, Areva NP, détenue à 34 % par Siemens.
Conçu dès l’origine pour une durée de vie minimale de 60 ans, l’EPR ("European Pressurised water Reactor") est, avec 1 600 mégawatts (MW), plus puissant que les réacteurs construits dans les années 1980 et utilise une technique déjà éprouvée, celle des réacteurs à eau légère, la plus répandue dans le monde.
Selon ses concepteurs, il permet une meilleure utilisation du combustible, une démultiplication des systèmes de sûreté et une moindre production de déchets, ce que contestent les antinucléaires qui y voient une technologie déjà obsolète.
La Finlande doit mettre en service en 2011 le premier EPR. En France, dont près de 80 % de l’électricité est produite à partir d’énergie nucléaire, le chantier du deuxième EPR au monde a commencé en décembre à Flamanville (dans la Manche) et doit être mis en service en 2012.
Une fois opérationnel, l’EPR de Flamanville pourrait à terme prendre le relais d’une bonne partie des 58 réacteurs du pays (34 réacteurs de 900 MW, 20 de 1 300 MW et 4 de 1 450 MW) mis en service pour l’essentiel dans les années 1980.