Il faudra des systèmes experts, des « moteurs d’inférence d’ordre 1 » et autres grands moyens que seules l’informatique et les mathématiques nous offrent pour s’y retrouver dans le PAF, le paysage politique français.
Pourquoi ?
Totalisez les voix dites de gauche et le compte n’y est pas. Faites de même avec les voix dites de droite et le compte n’y est toujours pas. Les jeux sont faits ? Non ! Et rien ne va plus …
Le clivage ancien qui oppose la gauche et la droite semble donc avoir fait long feu. Les électrices et les électeurs n’adhèrent plus à ce schéma que l’on peut désormais qualifier de suranné et obsolète.
Et pourtant, certains continuent de s’y accrocher faute de pouvoir faire autrement ou plutôt faute d’avoir le courage de s’ouvrir et de tendre la main.
Cette situation qui n’est pas si paradoxale trouve, dans l’histoire récente de notre pays, toutes les explications nécessaires et suffisantes pour celles et ceux qui brigueraient la fonction suprême.
Il y a tout d’abord un constat d’échec à faire et personne ne pourra faire l’économie de ce débat-là. La gauche de 1981 puis 1988, entrecoupée d’une cohabitation comme la droite républicaine de 1995 à ce jour, elle-même soumise à cinq années de cohabitation, a échoué dans les réponses tangibles à apporter aux préoccupations légitimes des français.
La gauche ? Le peuple en veut bien mais pas seule. La droite ? Pourquoi pas mais à condition qu’elle ait changé et qu’elle s’ouvre. Bref, avec des bilans globalement négatifs et des cohabitations – voulues par le peuple mais qui se sont elles aussi soldées par un échec – les mouvements traditionnels de la classe politique ne font plus recette. La solution est ailleurs. Mais elle est à portée de main et n’est pas si éloignée ni si dangereuse que cela.
En effet, le risque d’un Jean-Marie Le Pen à l’Elysée étant d’évidence écarté, la pléthore de candidats au premier tour qui, faute d’un vote utile, émietteront encore davantage la « carte » politique du pays, le rassemblement ne pourra être sonné qu’au prix d’un engagement fort, sans compromis ni faux-fuyant, d’une ouverture aux minorités qui le méritent, à la société civile et aux sociaux-démocrates modérés, fussent-ils de gauche ou de droite.
Le but n’est pas de donner une énième leçon à celles et ceux qui entendent demain nous gouverner mais davantage de leur ouvrir les yeux ou d’accélérer un processus qui leur ferait, plus tôt qu’ils ne l’entendent, prendre position dans ce sens.