« la houille bleue »

40 ans après, elle fonctionne toujours, les machines sont en bon état", se réjouit Cyrille Périer, directeur du groupement d'exploitation hydraulique EDF grand Ouest.
"Il n'y a pas d'autre usine marémotrice (de cette puissance) ailleurs" dans le monde, ajoute-t-il pour souligner l'originalité de ce site inauguré le 26 novembre 1966.
L'énergie des marées "est plus qu'une énergie renouvelable, c'est une énergie perpétuelle, tant qu'il y a la lune et l'eau de mer!", résume M. Périer.
L'exploitation de la Rance par une centrale à gaz entraînerait le rejet de 115.000 tonnes de Co2, explique-t-il, pour illustrer les bienfaits de l'utilisation de la force des marées, dont l'amplitude peut atteindre 13,5 mètres, et qui est surnommée "la houille bleue".
« Le débit d'eau d'une marée équivaut à trois crues du Rhône »
Elle produit 90% de l'électricité bretonne sachant que la région ne produit que 5% de ce qu'elle consomme.
L'investissement initial s'est élevé à plus de 3,7 milliards de francs, et EDF ne souhaite plus communiquer sur le coût de production du kilowatt, longtemps estimé à 18,5 centimes de franc, pour cause "d'ouverture du marché à la concurrence".
D'un point de vue environnemental, Gille Huet, délégué général de l'association Eaux et Rivières de Bretagne, souligne qu'à l'époque de sa construction, entre 1961 et 1966, aucune étude d'impact sur l'environnement n'avait été effectuée.
L'estuaire s'est envasé plus vite que prévu, selon lui. EDF, qui relève "une modification des courants", a consacré ces dernières années 6 millions d'euros pour restaurer les berges et contrôler la sédimentation. Elle assure, études d'Ifremer à l'appui, que les poissons, les oiseaux et la flore "se portent bien".
Seules trois autres centrales marémotrices existent, de bien moindre importance, au Canada, en Russie et en Chine.