Il ne faut pas prendre les citoyens ni les élus pour des imbéciles. N’auraient-ils pas, jusqu’ici, avec le « rouleau compresseur » utilisé pour communiquer sur le sujet, pris en compte les aspects environnementaux et écologiques, d’une part, plus généralement culturels et donc généraux voire universels, d’autre part, de notre planète devenue globalisée ?
En d’autres termes, le développement durable est devenu, malgré lui, une « tarte à la crème ». Celle-ci, malheureusement, n’est que l’aboutissement d’une doctrine politique - et ô combien utopique - qui n’a pour dessein que de tenter de concilier deux notions nécessaires mais opposées : le développement, de façon équitable, de la Société et la protection de l'environnement.
Chaque occasion est bonne pour nous asséner les coups là où ça fait mal. Invoquant ici l'urgence de la crise écologique et sociale à l’échelle de la planète. Soulignant le très controversé changement climatique. Rappelant à ceux qui l’auraient oublié la raréfaction de nos ressources naturelles. Cristallisant les écarts entre pays développés et ceux, sous-développés. Invoquant une perte drastique de la biodiversité, qui pourtant n’est que l’inéluctable évolution du monde que de la préhistoire jusqu’à nos jours les générations qui se sont succédées ont toutes vécu avec leur cortège de catastrophes naturelles. Et d’autres, industrielles.
Bref, en tant que concept, le développement durable ne serait qu’une réponse des acteurs publics et privés (États, marché, société civile) pour être en quelque sorte le bras séculier d’une remise en cause, dangereuse, des concepts immuables de l’économie (macro et micro) ?
Heureusement, les Etats acceptent le débat et l’expression de ces « putschistes » au nom de nouvelles valeurs universelles. En revanche, ils ne se détournent pas, pour autant, des réalités qui doivent conduire l’action publique. Du développement durable, utilisé comme concept, nos dirigeants s’en servent davantage comme prétexte pour accélérer les nécessaires mutations de notre Société. Sans le Grenelle de l’Environnement, dans notre pays, sans des initiatives comparables dans d’autres, le bateau serait allé à la dérive.
L’écologie scientifique – par opposition à l’écologie politique – doit l’emporter comme l’intelligence doit primer sur la force. Nombreux sont ceux qui l’ont déjà compris. Les piliers théoriques du développement durable se sont, par le courage et le volontarisme de nos dirigeants, commués en remises en question de nos modes de vie, remettant au goût du jour les soucis d’économies de l’eau ou de l’énergie, qui ont toujours prévalu chez nos anciens, le retour du bon sens dans la gestion de nos richesses, comme en avaient pris l’habitude nos aïeux.
Kyoto ou Copenhague ne sont que des grand-messes. Assorties de promesses. Elles ne servent à rien d’autre que de créer une diversion sur un nouveau concept, fumeux lui aussi, de « Gouvernance mondiale ». Finalement un terrible aveu d’impuissance des Etats face à l‘emprise de l’économie mai surtout de la finance sur le destin des citoyens du Monde. Alors il nous faut nous arcbouter sur ce prétexte pour laisser aux autres le soin de penser global mais concentrer nos efforts, notre énergie, nos moyens humains et financiers, à ce qui sera utile et efficace : « agir local » comme ils disent …
Les Agendas 21, Les indices agrégés, les agences de notation sociétale ne pourront que contribuer à la dérive du concept et multiplier les controverses, laissant alors le champ libre à ce prétexte bien utilisé et déjà bien engagé qui nourrit l’espoir de tous.