Changement de programme
Le chef de l'Etat français devait rencontrer les chefs de gouvernements tchèque Mirket Topolanek, slovaque Robert Fico, polonais Donald Tusk et hongrois Frenc Gyurcsany, qui se trouvaient être à Prague pour un sommet régional.
De plus, dans l'après-midi, M. Sarkozy rencontrera, en tête à tête, M. Topolanek, à un moment clé puisque nombreux sont ceux, à juste titre, qui craignent que les eurosceptiques tchèques ne saisissent cette occasion pour retarder la ratification du traité dans leur pays.
D’ailleurs, aussitôt connue la position de l'Irlande, Nicolas Sarkozy et le Premier ministre libéral tchèque, Mirek Topolanek, disposant des pleins pouvoirs exécutifs, ont admis, l’un du bout des lèvres, l’autre plutôt satisfait, que ce résultat constituait "une difficulté" ou une "complication" tout en cherchant, avec des méthodes différentes, à en dédramatiser les répercussions.
Ainsi, à l'occasion d'une conférence de presse avec son homologue américain George W. Bush, Nicolas Sarkozy avait appelé samedi à "continuer le processus de ratification" du traité européen de Lisbonne "de façon à ce que l'incident irlandais ne devienne pas une crise" et si le chef du gouvernement tchèque a estimé que l'UE allait continuer à fonctionner de manière "stable", en revanche, beaucoup plus tranché, le président tchèque, Vaclav Klaus, l'un des chefs d'Etat les plus réticents au projet de traité dit "simplifié" de Lisbonne, a considéré quant à lui comme "fini" le processus de ratification du texte !
Nicolas Sarkozy ne cesse de répéter son message en faveur d'une Europe "différente", une Europe "qui protège au lieu d'inquiéter".
"Beaucoup d'Européens ne comprennent pas la façon dont on construit l'Europe en ce moment", a en effet jugé le chef de l'Etat samedi. "Je vois le non irlandais comme un appel à faire davantage, mieux, différemment", a-t-il habilement souligné en citant notamment le pacte européen sur l'immigration, un dispositif qu'il souhaite faire adopter pendant son mandat de six mois à la tête de l'UE.
Mais le Président ne doit pas se bercer d’illusions : dans la tempête suscitée par le vote de l'Irlande, la visite de Nicolas Sarkozy à Prague passe, de fait, au second plan.