On prévoit désormais, pour cette année, une croissance annuelle du PIB de -0,1 % dans l’ensemble de l’UE et de -0,4 % dans la zone euro. En 2014, l’activité économique devrait croître de 1,4 % dans l’ensemble de l’UE et de 1,2 % dans la zone euro.
Commentant ces prévisions, Olli Rehn, vice-président de la Commission chargé des affaires économiques et monétaires et de l’euro, a déclaré: «Nous devons tout mettre en œuvre pour surmonter la crise du chômage qui frappe l’Europe en conséquence de la longue récession qu’elle a traversée. L’ensemble des politiques mises en œuvre au niveau de l’UE met l’accent sur la croissance à long terme et sur la création d’emplois. L’assainissement budgétaire se poursuit, même si son rythme se ralentit. Parallèlement, les réformes structurelles doivent être intensifiées pour libérer la croissance européenne.»
Les freins à la demande intérieure se relâchent lentement
Pour le moment, l’investissement et la consommation intérieurs restent freinés par l’ajustement des bilans en cours et les contraintes pesant sur l’offre de crédit dans certains pays, la faiblesse des bénéfices et revenus futurs attendus et l’incertitude élevée qui pèse sur les perspectives économiques. Si la situation s’est nettement améliorée sur les marchés financiers et si les taux d’intérêt ont baissé dans l’ensemble de l’UE, ces évolutions positives ne se sont pas encore transmises à l’économie réelle. Jusqu’à présent, les signes de diminution de la fragmentation financière entre les États membres restent timides, et, dans les économies vulnérables, les entreprises demeurent confrontées à de strictes conditions d’accès au crédit.
La correction des déséquilibres extérieurs et intérieurs progresse, et un certain nombre d’États membres vulnérables devraient, cette année, enregistrer un excédent de leur balance courante, sur fond de meilleure rentabilité du secteur exportateur. Cependant, même si le désendettement est en bonne voie, l’endettement devrait continuer à peser sur la croissance sur la période couverte par les prévisions. L’atonie du marché du travail devrait, en outre, freiner la consommation privée. Globalement, les prévisions tablent donc sur une progression modeste de la demande intérieure sur la période couverte.
La reprise de l’activité économique devrait être trop lente pour faire baisser le chômage. Selon les prévisions, celui-ci atteindra, en 2013, 11 % dans l’ensemble de l’UE et 12 % dans la zone euro, avant de se stabiliser à ces niveaux en 2014, tandis que les différences entre les États membres resteront très marquées. L’emploi devrait continuer à se détériorer en 2013, la récession de 2012 continuant à faire sentir ses effets avec un temps de décalage. D’ici à 2014, la croissance plus dynamique du PIB devrait toutefois influer positivement sur l’emploi.
Au cours des derniers trimestres, l’inflation des prix à la consommation a continué à décélérer, l’impact sur celle-ci des dernières hausses des prix de l’énergie s’étant atténué. La diminution progressive de l’inflation devrait se poursuivre cette année. Selon les dernières projections, elle s’établira, en 2013, à 1,8 % dans l’ensemble de l’UE et à 1,6 % dans la zone euro, avant de se stabiliser à 1,7 % et 1,5 % respectivement en 2014.
L’assainissement budgétaire structurel progresse plus lentement
La réduction des déficits publics devrait se poursuivre. Selon les projections, les déficits budgétaires globaux tomberont à -3,4 % dans l’ensemble de l’UE et à -2,9 % dans la zone euro. Le rythme d’amélioration des soldes budgétaires structurels devrait toutefois être plus lent qu’en 2012. Étant donné les faibles perspectives d’activité économique, les prévisions tablent, pour cette année, sur des ratios de la dette au PIB de 89,8 % dans l’ensemble de l’UE et de 95,5 % dans la zone euro.
Si les risques associés à ces perspectives économiques se sont atténués sous l’effet des décisions politiques importantes prises depuis l’été dernier, les aléas négatifs demeurent néanmoins dominants. Les niveaux de chômage très élevés que connaissent certains États membres pourraient miner la cohésion sociale et se pérenniser si de nouvelles réformes ne sont pas engagées. Plus généralement, la mise en œuvre effective des politiques et mesures d’ajustement destinées à renforcer l’architecture de l’Union économique et monétaire reste cruciale pour prévenir un retour des tensions sur les marchés financiers. Pour ce qui est des points positifs, la tendance favorable sur les marchés financiers et une progression plus rapide que prévu du processus de réforme et d’ajustement pourraient permettre un retour de la confiance et une reprise accélérés. La croissance mondiale pourrait également se révéler plus dynamique que prévu, notamment sous l’effet des mesures expansionnistes prises récemment. En ce qui concerne l’évolution de l’inflation, les risques restent globalement équilibrés.