Emotion, ensuite, au travers de ces multiples mots d'amour à l'adresse de nos coépatriotes comme de notre pays qu'il est sans doute le seul à connaître si bien. Emotion intense lorsqu'il évoque sa sincère et mesurable tristesse d'avoir désormais à servir la France et les Français autrement.
Dignité, enfin, dans les gestes, les mots, les actes. Dignité d'avoir eu à coeur de représenter et servir nos compatriotes durant cette longue et historique période de douze années. Dignité jusq'au bout d'une action dictée par un subtil mélange de volontarisme politique mâtiné de cette nécessaire prudence qui nous aura évité bien des écueils.
NON, l'heure n'est pas encore au bilan bien que contre sa nature et sa volonté il a su affirmer la fierté avec laquelle il peut, chaque matin, se regarder - lui au moins - dans un glace sans avoir à en rougir. Si la fracture sociale sur laquelle il aurait, selon les éditorialistes parisiens, été élu n'est pas le "centre" de son qction dans le temps, son bilan, égréné avec soin et mesure, est tout à son honneur et il faut lui donner acte d'avoir eu le courage démocratique de dissoudre en 1997 un Parlement non représentatif et ne pas dès lors lui reprocher ce que durant cinq longues années de cohabitation positive, la gauche n'a ni su, ni pu faire, provoquant d'ailleurs le "séisme politique" du 21 avril 2002 !
PEUT-ÊTRE eût-il pu en dire davantage, aller plus au fond des choses, regarder mieux et avec plus de lucidité la situation intérieure. Mais le caractère solennel de cette intervention interdisait toute polémique et surtout toute référence aux actions gouvernementales passées et présente.
SANS DOUTE, le rôle qu'il entend jouer au lendemain de son départ de l'Elysée sera-t-elle plus encore efficace et fructueuse pour la place de la France dans l'Europe et dans le reste du monde. Sans doute usera-t-il de son épais carnet d'adresse et de ses talents relationnels comme de sa capacité à convaincre pour mettre encore davantage en perspective cette France du troisième millénaire pour en faire la France aui rit, la France qui gagne, la France respectée à laquelle il aspire tant.
JAMAIS, ô grand jamais il n'a été ce que les socialocommunistes français créèrent comme image, celle d'un fasciste qui ne passerait jamais. Républicain, honnête et capable de faire la repentance de l'Etat sur ses erreurs passées, son bilan tranche, de ce point de vue, bettement avec les quatorze années sulfureuses de M. Mitterrand et ses pratiques hautement népotiques qui gangrènent encore aujourd'hui nombre d'adminisrtations dont l'audiovisuel public. Jamais il n'a été l'"agité", cette parure filée avec soin par ses opposants et détracteurs, qui nous aurait promis tant de noires années et un funeste destin.
TOUJOURS, son énergie incroyable, sa capacité à rassembler, son extraordinaire faculté à "vendre" nos produits et technologies dans les autres grandes démocraties auront servi notre économie, l'emploi, la croissance et donc la prospérité. Toujours fidèle à ses propres valeurs inspirées du Gaullisme, il a su - en l'amendant - conserver à notre Vème République tout son sens et sa modernité, au point qu'il est légitime sinon essentiel de se demander s'il est vraiment raisonable de vouloir en changer comme le souhaiterait pour des motifs bassement politiciens et des vues à court terme la majorité des candidats à sa succession. Toujours créatif, toujours en forme, il n'a, pour finir, nullement négligé de mettre en garde les électrices et les électeurs contre ces tentations du pire, fussent-elles sociales, politiques, ultralibérales ou ... extrémistes et ce avec des arguments qui, plus que convaincants, apparaissaient comme imparables.