Sur les propositions du chef de l’Etat
Si l’on ne peut que saluer la pugnacité et le volontarisme du locataire de l’Elysée, on doit, en revanche, prendre acte de deux orientations majeures : la première consistant à revaloriser le travail (il est temps !) et, la seconde, de constater, si la « monétisation » des RTT va à son terme, que la loi sur les 35 heures aura coûté le double aux entreprises du pays. Ce n’est ni polémique, ni politique ; c’est de l’’arithmérique !
Sur les réformes économiques et sociales
Il est légitime de se demander si le Président est bien conseillé : comment en effet ne pas s’étonner de voir simultanément se profiler une augmentation des taxes directes ou indirectes, au motif qu’elles nous permettraient de lutter contre la mondialisation, des taxes venant obérer encore davantage le pouvoir d’achat, d’une part, et la seule piste viable consistant à payer du temps récupérable sur les principes d’une loi qui a déjà fait perdre tant de points de croissance à la France au sein de l’Union, d’autre part. Cette seconde mesure à court terme aurait pour effet immédiat de créer des tensions sociales, des jalousies et enfin et surtout d’affaiblir nos entreprises déjà lourdement affectées par la compétition internationale en leur imposant des coûts salariaux supplémentaires.
Une solution une seule : baisser les prélèvements
L’armée d’économistes distingués qui siège dans les Palais de la République eût été mieux inspirée de faire des simulations sur l’impact intérieur notamment de réduction des prélèvements obligatoires, que ceux-ci soient fiscaux et/ou sociaux. Car c’est en baissant ces prélèvements qu’augmenta en valeur absolue la dernière ligne du bulletin de paie, c’est en amenuisant nos impôts que diminuera en valeur absolue la dernière ligne de nos avis d’imposition. Or, ce sont ces lignes qui, fort justement, feraient varier dans le bon sens la variable « pouvoir d’achat », les variables d’ajustement n’étant que celles de nos prélèvements tant augmentés au cours des trente dernières années, sans réelles contreparties en termes de services publics non-marchands.
Etat et collectivités devront se serrer la ceinture
Les lois de décentralisation et l’augmentation exponentielle des agents du secteur public, des administrations centrales comme locales et territoriales, pèsent lourdement sur les budgets des « strates » administratives de notre pays, au point qu’il en étouffe.
L’Etat a commencé à faire des économies. Il doit aller plus loin. Beaucoup plus loin. Et une fois clarifiées les compétences des collectivités, une fois définis les différents échelons administratifs, alors, elles aussi, les collectivités devront faire un effort significatif de réduction budgétaire.
Les citoyens doivent-ils payer les erreurs passées ?
Voilà en réalité une question délicate ! Car sur la forme ils n’ont pas à « porter le chapeau » des erreurs commises par les gouvernements précédents ; en revanche, sur le fond, par leur vote démocratique, au suffrage universel direct, ils ont conféré à ces chefs d’Etat et de gouvernements une pleine et totale légitimité qui de ce fait les dédouane de leurs décisions prises. Il faut donc assumer …
Alors que faire ?
Baisser l’euro augmenterait notre facture énergétique et le coût de nos importations, de quoi créer de l’inflation ; le laisser au niveau où il se trouve pénalise nos exportations et condamne ce qu’il reste d’appareil productif dans le pays à délocaliser. Il n’existe donc qu’une solution. Et une seule : prélèvements ! A bon entendeur …