La volonté avouée clairement par le candidat de l’UMP est donc de mettre des mots, des valeurs, des droits et des devoirs en face du mot intégration pour que les choses soient claires et que celles et ceux qui seraient concernés, en toute connaissance de cause, sachent dans « quoi » ils pourraient s’intégrer. C’est sa manière à lui de prendre le problème à la source, à la racine, ne retirant en rien les mérites et les efforts de tous ces Français issus de l’immigration qui, avant toute chose, sont des Français, jugeant même comme insultant le fait que l’on les qualifie de la 1ère, de la 2ème, … génération.
Alors pourquoi y-a-t-il tant de réactions ? Pourquoi tant de haine chez ses opposants et tant d’efforts consentis par ses soutiens et sympathisants pour en minimiser la portée ?
Ce n’est pas faire injure aux personnes concernées que de vouloir leur expliquer ou les instruire sur les critères de l’intégration dans la nation et donc les efforts à consentir pour en adopter les règles et pouvoir se prévaloir de droits et devoirs nationaux.
Ce qui, en revanche, est critiquable, c’est cette propension assez forte de M. Sarkozy de vouloir systématiquement séparer le bon grain de l’ivraie, comme s’il y avait des mauvais citoyens ou encore de méchants immigrés, alors que les choses ne sont pas si simples, loin s’en faut, que cela.
Polyethnique et multiculturelle, la population de nos villes, de nos quartiers, de nos banlieues l’est devenue encore davantage au fur et à mesure que se développaient la mondialisation et la libéralisation de la circulation des personnes et des biens.
Certains français sont partis planter leurs drapeaux hors de nos frontières et, corrélativement, nombreux sont les immigrés venus travailler et vivre sur notre sol, ayant ensuite adopté la nationalité française sans pour autant connaître le droit, les règles, la langue de notre pays. Il serait pourtant injuste de leur en imputer la faute car ils n’ont fait que l’effort de s’insérer oubliant parfois, au passage, celui de s’intégrer. Et puis les régularisations massives accordées notamment dans les années 80 n’ont rien arrangé.
Désormais, il faut prendre le tissu social du pays tel qu’il est. Et ne faire aucune discrimination, fût-elle positive ! Il ne s’agit donc pas de jouer sur les mots pour savoir si ces questions doivent être réglées par une « agence », un secrétariat d’Etat ou encore une autre instance. Non ! L’enjeu est plus noble et à la fois plus large : plus noble car il s’agit de rendre leur dignité à celles et ceux que l’on montre du doigt du fait de leur patronymie ou de leur couleur de peau, plus large car l’écrasante majorité de celles et ceux que l’on rend responsables et coupables de nos maux n’aspirent qu’à exister en paix, dans un environnement mieux encore sécurisé.
Cela passera par davantage de prévention là où cela s’avèrera nécessaire et davantage, également, de coercition, là où malheureusement le message n’aura pas été compris et donc appliqué.
La logique n’est ni de gauche, ni de droite. Elle est centrale et n’en déplaise aux extrémistes de tous poils, ne pourra être réglée que par le dialogue assorti d’une fermeté mesurée à l’endroit de cette minorité irrespectueuse et irrévérencieuse qui pourrit le destin des uns et des autres.
La jeune génération est, à cet égard, beaucoup plus tolérante et ouverte que nos aînés ; elle a grandi et appris à vivre dans cet univers « black blanc beur » dont nous ne pouvons qu’être fiers. A bon entendeur …