Une opposition finalement peu farouche

On ne sait pas ce que l'on respire et, avec cet arrivage, ça va aller de mal en pis", lâche près de lui une passante, Virginie, 31 ans.
"Il vaut mieux que les déchets ivoiriens brûlent ici, il y a un savoir-faire et c'est mieux que de les laisser en pleine nature", tempère en revanche Marie-Laure, une habitante de 21 ans appuyé par son voisin qui déclare : "Salaise ne serait jamais ce qu'elle est sans ces usines".
"Au delà de la crainte légitime d'une éventuelle pollution, l'appréhension des habitants relative aux déchets ivoiriens se justifie par le fait qu'ils proviennent d'un épandage qui a tué là-bas (à Abidjan) dix personnes en août dernier", rappelle Jackie Crouail, le maire (PCF) de la commune.
Choisie par le gouvernement ivoirien, la société Trédi, filiale du groupe français Séché environnement et installation, classée pour la Protection de l'environnement (ICPE), a été inaugurée en 1985.
Elle compte 190 salariés, trois unités de traitement sur le site, et a éliminé 225.000 tonnes de déchets en 2005 provenant en majorité de la région Rhône-Alpes.
"Il faut qu'on arrête de penser à tort que nous sommes des pollueurs alors que notre métier, c'est justement de dépolluer. On est contrôlé régulièrement" a tenu à souligner le porte-parole de Trédi à Salaise.
Pour autant, aux fins de répondre aux attentes des élus locaux et des associations écologistes, la ministre de l'Ecologie Nelly Olin a annoncé, le 28 novembre, la création d'une commission de suivi pendant l'élimination des déchets ivoiriens, soit quatre réunions en six mois.
Près de 5.300 tonnes de déchets sont déjà arrivées au Havre en provenance d'Abidjan.
La totalité doit être acheminée progressivement en Isère par ferroutage.