L’effet G20 profite clairement à Nicolas Sarkozy et à … Dominique Strauss-Kahn !
En effet, dans le contexte actuel de crise et de mauvaises nouvelles, le G20 apparaît dans l’opinion comme une réussite.
Ce n’est ni une opinion, comme cela, ni un vœu pieux mais le résultat d’une enquête Ipsos/Le Point dans le cadre de leur désormais traditionnel baromètre ?
Nicolas Sarkozy gagne 6 points de jugements favorables, à 43%
Et même si les mauvaises opinions restent majoritaires, à 55%, le record d'impopularité mesuré en février s'éloigne … En revanche, la progression des bonnes opinions demande toutefois confirmation.
Pourquoi ? Car elle est aujourd'hui le fait de jugements plus favorables chez les personnes les moins politisées – c’set-à-dire ne se déclarant «proches d'aucun parti» - dont les avis sont comme toujours les plus fragiles ou à tout le moins susceptibles de varier dans des proportions importantes.
Parallèlement, les jugements favorables concernant l'action de François Fillon progressent eux-aussi. De 3 points, à 47%. Le Premier ministre voit donc de nouveau son solde d'opinion à nouveau équilibré.
Le hic ? Le baromètre en question profite à la plupart des personnalités testées !
Cela dit, la meilleure progression concerne Dominique Strauss-Kahn, en hausse de 11 points, qui rejoint en tête du palmarès des leaders politiques Rama Yade et Bertrand Delanoë (59% de jugements favorables chacun). Fait plus marquant : le directeur du FMI engrange surtout 16 points chez les sympathisants UMP. C’set là la nouveauté et le danger pour le parti majoritaire car DSK à droite fait un « carton » avec 72% d'avis favorables contre seulement 59% chez les proches du PS.
Et Martine Aubry ?
La première secrétaire du PS, de plus en plus, s'impose dans son camp. Elle bénéficie désormais de 71% d'avis favorables et se rapproche de Bertrand Delanoë (73%), loin devant Ségolène Royal (57%).
Attention aux idées reçues !
En effet, celui qui fait exception à la tendance haussière du baromètre, c’est Olivier Besancenot. Il perd 4 points de bonnes opinions et enregistre, pour la première fois, depuis la campagne électorale de 2007 un solde d'opinion négatif avec 43% de jugements favorables contre 46% d'avis contraires.
Pourquoi ? Selon l’institut de sondage, ce sont ses déclarations controversées pendant les mouvements sociaux et un discours qui paraît se durcir qui lui feraient ainsi perdre du soutien chez les sympathisants socialistes. Du coup il passe de la seconde à la huitième place.
Le postier est certes moins consensuel. Mais il n'en reste pas moins solide. Au moins sur sa base électorale au sein de laquelle, avec 88% de bonnes opinions chez les proches de l'extrême gauche, il a de beaux jours devant lui.
Dans la perspective des européennes, la gauche apparaît moins démobilisée que la droite
Pour ce scrutin, traditionnellement marqué par un fort niveau d’abstention (rappelons nous les très mauvais scores de 1999, avec 53% ou de 20004 avec 57%), la participation pourrait être encore davantage en berne cette année. Un nouveau record en perspective …
À trois mois du précédent scrutin, en 2004, 69% des électeurs déclaraient avoir l’intention de voter. Et cette année, ils ne sont que 49% !
Est-ce la crise économique qui pourrait avoir un effet démobilisateur ? Pas sûr car justement en temps de crise, la meilleure arme, la meilleure défense, ce sont les urnes. Non, assurément, cette très faible mobilisation trouve son explication ailleurs : suivez mon regard qui du coup est frappé d’un strabisme divergent plutôt accentué !
A l’heure où sont écrites ces lignes, toujours sur la base de sondages, 58% des électeurs de Ségolène Royal, au second tour de l’élection présidentielle auraient l’intention de se rendre aux urnes le 7 juin prochain. Contre seulement 43% de ceux de Nicolas Sarkozy. La gauche est davantage mobilisée. Sur le principe. Car l’émiettement des listes et l’absence totale d’union à gauche ferait que la gauche non socialiste (9% prévus pour le NPA, 9% prévus pour les Verts et leurs alliés, 6% pour le PC et le Parti de gauche, 2% pour LO) permettrait aux listes UMP et Nouveau Centre (créditées de 27%) de devancer les listes du PS (24%).
Est-ce à cela que l’on pourra meure l’action politique ? Certainement pas ! D’ailleurs, elle ne se mesure pas et ne fait l’objet, pour le plus grand bonheur des instituts de sondage et d’enquêtes d’opinion, que d’instantanés qui permettent seulement, à courte vue, de prendre la température du moment, sans préjuger des grands rendez-vous électoraux à venir. Le « politicomètre » reste à inventer …