Tant mieux aussi pour nos entrepreneurs qui vivent au jour le jour attendant – dans un contexte toujours plus rude lié à la globalisation des échanges et la mondialisation rampante qui nous affecte depuis plus d’un quart de siècle – que se garnisse leur carnet de commandes pour la survie de leur entreprise et pour offrir davantage de postes et d’opportunités, au mieux, pour sauver l’emploi, au pire.
Tant pis, en revanche, pour une frange de contribuables locaux qui vont voir l’addition devenir salée et qui ne l’accepteront qu’au prix de réelles contreparties en services publics, même marchands, dans leur cadre de vie personnel et/ou professionnel.
Tant pis ? Oui ce sera sans doute une forme de « regret », un regret qu’exprimeront, lors des prochaines échéances, les victimes de cette inflation de dépenses locales, des dépenses que l’on répartira avec habileté entre investissement et fonctionnement, grâce à l’ingénierie financière désormais parfaitement maîtrisée par les équipes en charge des finances locales et qui se sont, au fil des ans, professionnalisées au point d’être en mesure de donner des leçons au secteur privé !
Et même si l'Assemblée nationale a voté, jeudi 10 avril dernier, le projet de loi sur la réforme des procédures juridictionnelles de la Cour des comptes et des chambres régionales des comptes, un texte qui vise à renforcer le droit qu'a «toute personne d'être entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable, par un tribunal indépendant et impartial» mais un texte qui «renforce également la crédibilité du pouvoir de sanction du juge des comptes, d’une part en supprimant la disposition législative autorisant le ministre à remettre gracieusement les amendes auxquelles les comptables ont été condamnés par le juge des comptes, d’autre part, en rehaussant le plafond du montant des amendes qui peuvent être infligées aux comptables pour retard dans la production de leurs comptes.», la direction prise semble être la bonne puisque l’opposition pour ne pas adhérer sans s’opposer a préféré ne pas participer aux débats.
Parallèlement, le Premier ministre et son équipe sont sur tous les fronts, ne négligeant aucune piste qui puisse résoudre en profondeur et dans la durée les problèmes qui affectent notre pays depuis tant d’années. Il est vrai que tant de réformes, conduites simultanément, avec un volontarisme sans précédent, tant de consultations, projets, négociations et au final de décisions donnent cette impression d’un pays en chantier, d’un « Hexagone » en travaux, d’une nation qui sort peu à peu d’une torpeur et d’un immobilisme dont elle a trop souffert.
S’il est encore difficile à juger sur le caractère, positif ou non, de cette vaste entreprise, en revanche, il nous appartient, plus que jamais, d’être patients et de laisser celles et ceux que nous avons élus qui, à leur tour ont nommé des femmes et des hommes réformateurs et résolument modernes pour restaurer et les valeurs, et le travail et le mérite et la prospérité dans cette France que nous aimons et qui a accepté de participer à l’édification d’une Europe unie et pacifiée tout en exprimant clairement son refis de s’y « noyer ». Les messages assurément ont été entendus. Le style de gouvernance peut faire les choux gras d’une certaine presse en mal de lecteurs et de manchettes racoleuses mais il importe peu, finalement, pour autant que le « wellfare » promis soit réellement au bout du chemin.