Pour la ministre déléguée aux Affaires européennes, Catherine Colonna, "l'objectif est que le 9 mai devienne une véritable fête, une occasion de rencontres et de débats, une journée où nous affirmons notre fierté de faire vivre l'Europe".
Et pourtant, en dépit de la quasi-disparition de l'Europe du débat politique national, concentré sur les déboires du gouvernement et les luttes de pouvoir au sein du Parti socialiste, en dépit de l'enlisement de la discussion sur la sortie de crise au sein de l'Union européenne elle-même, la fête de l'Europe sera célébrée cette année en France avec un luxe inédit de manifestations sur tout le territoire.
Il n'est prévu aucun message officiel du chef de l'Etat ou du gouvernement. Comme l'y invite le site Internet ouvert pour l'occasion, le slogan de la journée est : "fête l'Europe".
Avec l'appui de la Mairie de Paris, la tour Eiffel sera illuminée en bleu, couleur de l'Europe, de 0 heure au lever du jour et de la tombée de la nuit à minuit. Son scintillement évoquera le drapeau européen et ses douze étoiles.
La gare du Nord, d'où partent les trains Thalys et Eurostar vers Bruxelles et Londres, sera décorée spécialement et un "prix de la journée de l'Europe" sera couru à l'hippodrome de Vincennes, où il fera l'objet d'un tiercé/quinté + retransmis à la télévision. Une grande soirée sera organisée à Paris pour les étudiants ayant bénéficié du programme européen Erasmus à la Cité des sciences et de l'industrie.
Comme en 2005, à la veille du référendum, le ministère des affaires étrangères, d'où fut lancé le 9 mai 1950 l'appel fondateur de Robert Schuman, tiendra porte ouverte, de même que les représentations de la Commission et du Parlement européen, boulevard Saint-Germain.
Les ambassades de plusieurs des pays membres de l'Union, dont celle de l'Autriche, qui exerce la présidence de l'UE, de l'Allemagne, des pays de l'élargissement, ont répondu à l'invitation de participer par leurs propres manifestations à cette journée.
Certains à Bruxelles s'amusent de la "mania des mémorandums" qui aurait saisi les dirigeants français à propos de l'Europe : depuis l'échec du référendum voulu par Jacques Chirac, Paris a multiplié à Bruxelles les contributions plus ou moins charpentées pour tenter de donner davantage de dynamisme à une Union menacée de panne, faute de Constitution.
Energie, institutions, grippe aviaire, Organisation mondiale du commerce, agriculture, élargissement, le gouvernement a tenu comme jamais, ces derniers mois, à faire valoir ses idées auprès de partenaires et de la Commission.