Regardons sereinement les choses : il est vain, en 2007, de prétendre créer cette « alchimie » présidentielle entre le peuple de France et une femme ou un homme sans que celle-ci ou celui-ci ait le soutien objectif, financier, logistique et politique d’une grande formation.
Il est surprenant pour certains et moins pour d’autres qu’il y ait tant de personnes qui s’engagent dans la course à l’Elysée. Et pourtant, la loi sur le financement des partis politiques et des campagnes électorales n’y est pas étrangère, loin s’en faut !
Il est frustrant que la vraie campagne, la campagne officielle, soit si courte, si « aseptisée », si contrôlée en termes de temps de parole et de pseudo « équilibre médiatique ». On a l’impression nette d’en être réduit à choisir une nouvelle lessive, qui lave encore mieux, qui embarque encore davantage d’agents anticalcaire ou anti-redéposition …
Trop de messages tuent la campagne. Car les ondes qui nous parviennent sont brouillées, la bipolarisation entre les deux candidats, celle du PS et celui de l’UMP, malicieusement orchestrée par les médias écrits et audiovisuels, est agaçante au point qu’une saturation des esprits risque de disperser les votes utiles lors du 1er tour.
Mais avant cela, oui, la chasse est ouverte. La chasse à quoi ? Aux parrainages bien sûr ! Car les « petits » candidats craignent tous, dans la logique qui prévaut, que les maires et autres grands électeurs ne leur apportent pas ces précieuses lettres d’introduction au seul motif que lesdites introductions, au nom de la transparence, sont rendues publiques. Et il y en a – ô combien – des marins et des capitaines qui sont déchirés entre l’envie de voir être représentées une formation et des idées au nom du pluralisme sans pour autant y adhérer et que soit sur eux jetée l’opprobre car ils auraient trahi leur camp ou adhéré par cette information publique à une étiquette dont ils ne se revendiquent pas.
Il est évident qu’à environ un an des élections municipales, la perspective d’une réélection est plus tentante que celle d’un incident diplomatique et politique local.
Oui, la chasse est ouverte aussi aux voix car le combat sera rude et aucun candidat sérieux ne ménage ses efforts pour séduite telle communauté ou telle autre corporation. Hier ce furent les sans-logis, aujourd’hui les adeptes du logiciel libre plutôt que le soutien à Windows Vista et demain ? Ce seront les pêcheurs pour les unes, les chasseurs pour les autres, les enseignants des maternelles et du primaire pour quelques uns et les entrepreneurs individuels pour une poignée d’autres.
Assurément la chasse est ouverte. Parrainages, voix, fonds de soutien, chèques et virements sont, tous, les bienvenus.
Cette quête patiente et méticuleuse des ingrédients de la victoire est un préalable indispensable à toute campagne présidentielle. Et ce ne sont ni les pseudo-émissions débats en direct à la TV, ni les tribunes maintes fois relues et réécrites dans les grands quotidiens qui viendront infléchir les intentions de vote. Le peuple est attentif. Il guette les faux-pas, les erreurs mais nourrit aussi des espoirs qu’il aimerait, cette fois, ne pas voir être déçus.
Or comme les deux personnalités actuellement en tête des sondages incarnent les pouvoirs successifs aux bilans sinon critiquables à tout le moins contrastés, l’hypothèse du troisième homme n’a jamais été aussi probable et François Bayrou rêverait de donner une leçon à sa droite en récoltant un maximum de voix à sa gauche. Quand on vous dit que la chasse est ouverte, croyez-le ! Et sortez couverts …