Même si la migration de travail en Suède ne représente qu’une faible part du total, elle contribue de manière significative à l’emploi dans un petit nombre de professions. Compte tenu de la durée de séjour des migrants de travail, les flux d’entrées rapportés à l’emploi total sont significatifs dans ces métiers : 2.3 % dans l’agro-alimentaire, 1.7 % dans les services ménagers et 1.6 % dans l’informatique.
Il est désormais beaucoup plus facile pour les migrants hautement qualifiés de venir travailler et séjourner en Suède. Jusqu’à présent et notamment dans le secteur des TI, la plupart sont des travailleurs dont le séjour, dans le cadre de mutations intra-entreprises, est de courte durée, mais un nombre croissant d’entre eux restent dans le pays. La réforme a également conduit à une augmentation du recrutement pour des métiers moins qualifiés, notamment dans la restauration, l’hôtellerie et le nettoyage. Ces migrants à des fins d’emploi viennent généralement pour rester en Suède, la durée des permis délivrés étant plus longue et les taux de renouvellement plus élevés.
Le gouvernement suédois a mis en œuvre cette réforme pour mieux répondre aux besoins des employeurs sans préjudice pour le marché du travail local. C’est en grande partie ce qui s’est passé, reflétant à la fois le contenu de la réforme et la coopération des partenaires sociaux dans le cadre de mécanisme de mise en application. L’OCDE a recensé un certain nombre d’ajustements du régime pour que le pays soit plus sûr de répondre aux besoins en compétences de tous les employeurs dans l’avenir :
· assurer un suivi des métiers pour lesquels des migrants de travail sont recrutés, surtout dans les secteurs qui ne semblent pas connaître de pénurie de main-d’œuvre comme dans les restaurants de petite taille ;
· vérifier le paiement effectif des salaires au moment du renouvellement du permis ;
· exiger la communication à l’Office Suédois des Migrations des modifications des conditions contractuelles pendant les deux premières années ;
· modifier le traitement des candidatures pour mieux harmoniser les frais qu’elles engendrent avec les normes internationales, et accélérer ce traitement. Les frais pour les employeurs pourraient être augmentés pour les candidatures de plus long terme ou assorties de salaires plus élevés ou pour les demandes concernant des métiers pour lesquels il n’existe pas de pénurie, ainsi que pour les dépôts de candidatures et le fruit de ces augmentations pourrait être réinvesti dans la capacité de traitement ou la collecte de données à des fins de suivi ;
· s’assurer que les multinationales ne sont pas favorisées dans l’accès au recrutement international par rapport aux petites entreprises ;
· accorder un permis de recherche d’emploi aux étudiants préparant leur diplôme. Les étudiants étrangers devraient se voir accorder un délai suffisant pour trouver un emploi approprié une fois leur diplôme obtenu.
« Recruiting Immigrant Workers : Sweden » fait partie d’une série de rapports par pays de l’OCDE concernant les politiques en matière de migration à des fins d’emploi. La Suède a été le premier pays à engager ce processus d’examen, et sera suivie par l’Allemagne.