Absence d'objectifs à court et moyen terme

"Ils ont tué Kyoto et pendant que les conservateurs consultent, notre planète est en train de mourir", a lancé le chef de l'opposition libérale Bill Graham, en accusant le gouvernement de copier les Etats-Unis, pendant qu'une députée parlait de "disgrâce nationale".
Le projet de loi sur "la qualité de l'air", déposé jeudi matin devant le Parlement, fixe un objectif de "réduction absolue des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 45% à 65% pour 2050 par rapport aux niveaux de 2003".
Il annonce également des mesures contraignantes de réduction des émissions pour l'industrie, mais celles-ci n'entreront pas en vigueur avant 2010, le gouvernement ayant prévu d'ici là une période de consultations avec l'industrie automobile et les autres secteurs polluants.
La ministre de l'Environnement Rona Ambrose a souligné que le gouvernement conservateur "était le premier gouvernement fédéral à imposer une réglementation obligatoire pour tous les secteurs de l'industrie dans l'ensemble du pays".
John Godfrey, responsable de l'environnement au parti libéral, principale formation d'opposition, a fait valoir que face à la menace du réchauffement de la planète, la "réponse était d'en faire davantage et plus vite, c'est-à-dire l'antithèse" de ce que propose le gouvernement.
Le protocole de Kyoto, ratifié sous le précédent gouvernement libéral, fixe pour le Canada un objectif de réduction de 6% d'ici 2012 des rejets de gaz à effet de serre, par rapport à leur niveau de 1990.
Mais les émissions de GES ont augmenté de près de 30% depuis cette date en raison notamment de l'exploitation très polluante des sables bitumineux en Alberta et le gouvernement conservateur a répété à plusieurs reprises qu'il ne pourrait atteindre cet objectif.
Interrogée sur le fait que le projet ne faisait pas mention du protocole de Kyoto, la ministre de l'Environnement Rona Ambrose a affirmé que le Canada n'avait pas abandonné le protocole.
Elle a ajouté que le projet canadien allait même au-delà du protocole en s'attaquant non seulement aux GES, mais aussi à la pollution de l'air pour préserver la santé des Canadiens.