
La grand-messe aura donc lieu, avec c’est vrai ce fil conducteur qui n’a d’autre prétention que de prendre de la hauteur face aux polémiques, par ailleurs savamment entretenues, relevant des réformes encours, qu’il s’agisse de la réforme territoriale comme de la suppression de la taxe professionnelle.
Mais au fond, chacun sent bien que les maires, eux surtout, se sentent pris en étau. Non pas qu’ils ne fassent pas front aux difficultés qui sont les leurs, ni qu’ils rejettent en bloc les nécessaires réformes entreprises, des réformes annoncées et auxquelles il fallait donc bien s’attendre !
La question centrale porte sur l’éternel triptyque qui alimente depuis près d’un quart de siècle leur vie au quotidien.
Primo, ils se voient transférer des compétences, nouvelles, jugeant celles-ci souvent utiles. Mais ils reprochent à l’Etat de n’avoir pas mis en face le transfert de moyens correspondants, leur permettant de les appliquer.
Secundo, ils veulent des garanties, la plupart déçus par le passé du «flou artistique de cette extension par trop erratique des lois de décentralisation et la portée des réformes encours justifie pleinement leur réaction inspirée ni par la méfiance, ni par la défiance.
Tertio, ils sont désormais tous conscients que l’accumulation, avec les années, de tant d’échelons administratifs avec des prérogatives qui souvent se recoupent ne pouvait que déboucher, un jour ou l’autre, sur une simplification, décision de bon sens et justifiée aussi par le gâchis énorme dont ils ont eux-mêmes souffert ne pouvant utiliser les avantages des systèmes de leviers financiers de l’Union européenne, notamment sur le fondement du principe de subsidiarité.
A ce triptyque s’est ajoutée la crise, crise au départ financière mais dont les effets se font ressentir dans la plupart des secteurs marchands, crise aussi de Société et crise enfin liée à une mutation profonde, qui s’est extraordinairement accélérée, des attentes de nos concitoyens.
Le résultat est, pour eux, un nouveau défi. Celui de servir encore mieux leurs administrés, en leur apportant des réponses différentes, innovantes et efficaces.
La situation est trop grave et trop sérieuse pour laisser la place à une polémique ou un quelconque affrontement. Les vieux clivages politiciens sont devenus complètement anachroniques.
Depuis quelques années, la mystique est devenue un objet œcuménique et interreligieux de premier plan ayant donné naissance à une forte demande de redressement spéculatif face à l'essor actuel des sectes et au développement des syncrétismes religieux. Il n’y a de place, dans ce débat, que pour l'expérience, celle d’abord de la pensée, et, sans doute plus profondément encore, celle qui doit conduire nos édiles laïcs à repousser toutes tentations d’inscrire la mystique comme alternative au « religieux », en quelques sortes aux confessions car ni la politique de proximité, ni d’ailleurs la philosophie, ne sont-des exercices spirituels, fussent-ils inspirés par une expérience.
Les maires ne sont ni pris en étau ni même en otage. En revanche, il leur échoit le devoir d’être de farouches partisans du réalisme, c'est à dire que la réalité qui existe, indépendamment de notre volonté.
C’est assurément par l'exercice de la raison, des théories qui vont approcher la vérité, sachant qu'on ne l'atteint jamais, que se construiront les socles fondateurs de notre destin futur, laissant de côté tous ces petits cénacles ridicules de l'intellocratie qui ne sait qu'être servile. D’ailleurs, Einstein lui-même ne passait-il pas son temps à objectiver le produit de ses expériences subjectives pour les soumettre au feu de la critique et parvenir à formuler des théories d’une pertinence supérieure ?
Des idéologies déterministes et totalitaires du XX° siècle, il ne doit rien rester sinon le devoir de mémoire. Parce que l’indéterminisme n’est pas suffisant, la clarification s’impose et viendra, d’elle-même, relâcher la force de l’étau imaginaire au sein desquels ni les maires, ni les élus locaux, engagés dans un processus continu de résolution de problème qui s’initie, chaque jour, avec davantage d’acuité.