Comme à une époque qui est déjà révolue, la grande majorité des Européens n'avait pas le courage d'en parler, il en est de même aujourd'hui", a affirmé M. Kaczynski sur la radio publique.
"Je mets donc en garde --et je m'adresse aux autorités allemandes en tant que Premier ministre polonais--, ne tolérez pas ce genre de choses, ce genre de déclarations, car cela mène au pire, aux malheurs qui peuvent arriver en Europe, mais qui en touchant l'Europe toucheront aussi les Allemands".
Jaroslaw Kaczynski entendait réagir au tollé qu'il avait lui-même provoqué la semaine dernière en réclamant pour la Pologne plus de voix dans l'Union européenne en raison des millions de morts polonais de la Seconde guerre mondiale, déclenchée par l'Allemagne.
"L'histoire terrible du XXe siècle nous impose le devoir de chercher patiemment le dialogue avec la Pologne, justement en des temps qui paraissent difficiles", a-t-il dit.
Aucun signe de vouloir une vraie réconciliation avec l'Allemagne
Mais, depuis qu'ils ont gagné les élections législatives et présidentielle à l'automne 2005, les frères Kaczynski n'ont donné aucun signe de vouloir une vraie réconciliation avec l'Allemagne, et ont au contraire systématiquement jeté de l'huile sur le feu.
Avant le sommet, les jumeaux et leurs conseillers ont accusé Angela Merkel de confondre ses intérêts avec ceux de l'UE ou encore de vouloir instaurer l'hégomonie de l'Allemagne sur l'Union européenne.
Lundi, l'hebdomadaire Wprost (125.000 exemplaires vendus) n'a pas hésité à faire sa couverture avec un photomontage d'une Angela Merkel aux seins nus, tétés par les jumeaux, sous le titre: "La marâtre de l'Europe".
L'auteur de l'article, Mariusz Muszynski, n'est rien moins que le diplomate chargé de coordonner les relations germano-polonaises.
"Les Allemands ne sont toujours pas en mesure de traiter les Polonais en partenaires", accuse Mariusz Muszynski.
Les frères Kaczynski, qui sont prompts à exiger des dirigeants allemands la condamnation de la moindre caricature qui paraît sur eux en Allemagne, ont refusé de commenter l'initiative de Wprost.