Bref, l’initiative est certes louable mais elle intervient dans un contexte à la fois tardif et inadapté en faisant plus « la semaine de la tarte à la crème » que celle initialement concoctée. Dommage …
Statistiques et chiffres à l’appui, la semaine du développement durable est une catastrophe écologique !
Jamais autant de courriers, de mails, d’invitations transmises par tous moyens, … n’auront été édités et acheminés. Merci pour l’empreinte carbone et les gâchis en papier et en énergie ! Bois et forêts auront été largement sacrifiés pour une myriade de messages dont personne ou presque n’avait rien à faire.
Jamais autant d’opérations marketing pour parer de vert sa vertu ou celle de la personne morale qui vous emploie n’auront été lancées créant ici des réunions, là des colloques, ailleurs des inaugurations, discours et autres manifestations à caractère plus ou moins institutionnel. Merci, là encore, pour l’empreinte carbone et les pollutions engendrées par les déplacements des uns et des autres pour se rendre puis revenir de ces pseudo-événements où il ne se dit rien, où l’on n’apprend rien mais qui sont à la fois chronophages et ô combien polluants, y compris pour l’esprit !
Jamais autant de services de l’Etat ou des collectivités n’auront été mobilisés pour nous faire croire que, cette fois, ça y est, notre chemin, celui du développement durable, dont la définition demeure toujours aussi imprécise par ailleurs, est tracé, pour nous tous, pour notre salut, pour les générations futures. On ne gère pas l’impact environnemental, on ne certifie pas – ou pas assez – les initiatives qui pourtant sont exemplaires, on crée les conditions de la reprise – en temps de crise – pour un secteur : celui de la communication et des relations publiques spécialisées dans le domaine, vaste et vague, de l’Environnement. Merci, une fois de plus, pour l’empreinte carbone et les pertes tangibles en temps et en argent engendrées par les mobilisations voulues par nos fonctionnaires qu’ils appartiennent à la fonction publique d’Etat ou la fonction publique territoriale !
Jamais autant d’arguments fallacieux n’auront été avancés et/ou déployés pour accoler la couleur verte, symbole du développement durable et de l’environnement, à des produits ou services qui, honnêtement, ne peuvent y prétendre. Le GreenIT, c’est-à-dire la démarche qui consiste à faire valoir que les TIC et les matériels qui les font fonctionner sont désormais plus respectueux de l’environnement, relève, franchement, au mieux d’une moquerie, au pire d’une escroquerie mais est, en tout état de cause, une vaste fumisterie ! Car réduire la consommation de 30% d’un équipement électrique ou électronique qui consomme environ 100 W avec des ersatz qui représentent, par ailleurs, d’autres menaces, c’est prendre les gens, le peuple, la France d’en bas, pour des imbéciles.
Décidément, la semaine, dite du développement durable », aura été celle de tous les gâchis !
De plus en plus d’associations, fondées et/ou dirigées par d’astucieux entrepreneurs de notre société postmoderne et pas du tout postindustrielle se posent en experts des questions environnementales qui relèvent de l’énergétique, de la chimie, de la biologie, de la mécanique, du génie des matériaux, … bref des sciences de l’ingénieur dont ils n’ont même pas connaissance, au premier comme au second degré, se posent en catapultes de communiqués censés dénoncer certaines pratiques ou formuler des recommandations sur des sujets qui ne sont pas maîtrisés. Ces donneurs de leçons sont aussi des marchands de rêve et des femmes et des hommes de business qui, en revanche, ont clairement en tête le destin de leur structure souvent pour partie financée sur deniers publics : que celle-ci connaisse, quoiqu’il arrive, un développement durable …